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Logiciels industriels: après deux échecs, Schneider Electric s'empare du britannique Aveva

Le spécialiste français des équipements électriques Schneider Electric a annoncé mardi qu'il allait prendre le contrôle de l'éditeur britannique de logiciels Aveva, après deux tentatives de rachat qui avaient échoué.

Le groupe français va racheter 60% du britannique, une participation valorisée 1,7 milliard de livres sterling (1,8 milliard d'euros), selon un communiqué.

Schneider Electric, qui avait déjà tenté en 2015 et 2016 de prendre le contrôle d'Aveva, va apporter ses activités logiciels (Schneider Electric Software) au sein du nouveau groupe et verser 550 millions de livres à Aveva (858 pence par action).

Les actionnaires d'Aveva recevront en outre 156 pence par action à la clôture de l'opération, tirés de la trésorerie du groupe, soit 100 millions de livres.

L'opération a été largement saluée par les investisseurs à la Bourse de Londres où le titre d'Aveva bondissait de près de 28% à 2.452 pence vers 12H45 (10H45 GMT). Le marché parisien se montrait quant à lui peu sensible, le titre Schneider Electric reculait de 0,10% à 68,82 euros, dans un marché en baisse de 0,13%.

Ce rapprochement "entre Aveva et les activités de logiciels industriels de Schneider Electric crée ainsi un leader mondial dans le secteur des logiciels industriels et d'ingénierie", a relevé Jean-Pascal Tricoire, PDG de Schneider Electric, dans le communiqué.

- Complémentarité géographique -

Les deux groupes vantent en particulier la force du nouvel ensemble dans les logiciels de gestion de gazoducs et d'oléoducs ainsi que leur "complémentarité" sur le plan géographique.

Aveva a tiré près de la moitié de ses revenus (49%) au Moyen-Orient du fait notamment de ses activités dans le pétrole et le gaz, tandis que le Français jouit d'une forte présence aux Etats-Unis (47% de ses revenus) pour l'exercice clos le 31 mars 2017.

Le nouveau groupe, qui cible en particulier le marché américain, représente un chiffre d'affaires combiné d'environ 657 millions de livres sterling. Le processus de recrutement d'un nouveau directeur général d'Aveva a été lancé, l'actuel titulaire du poste James Kidd étant appelé à devenir directeur général adjoint et directeur financier.

L'opération, qui doit être bouclée d'ici à la fin de l'année, doit encore être soumise à des autorisations réglementaires. La nouvelle société continuera à être cotée à la Bourse de Londres et son siège restera basé à Cambridge, au Royaume-Uni.

- Tentatives avortées -

Si les deux partenaires se félicitent de cette nouvelle alliance, leur rapprochement s'est révélé assez laborieux. En 2015 déjà, le groupe français avait soumis au britannique une première offre, mais faute d'accord, les sociétés avaient mis un terme aux discussions.

Schneider Electric était revenu à la charge un an plus tard. Là encore, les négociations s'étaient soldées par un nouvel échec, Aveva ayant interrompu les discussions sans donner d'explications.

Cette fois-ci, "la meilleure compréhension que nous avons l'un de l'autre" notamment "de nos capacités commerciales" a favorisé l'alliance entre les deux acteurs, a expliqué la direction de Schneider Electric au cours d'une conférence téléphonique.

Aussi, "l'environnement extérieur est probablement plus stable", a encore ajouté le groupe français, citant le secteur minier, du pétrole et du gaz.

Ces secteurs représentent d'ailleurs une grande partie des revenus des deux sociétés. Aveva a ainsi tiré 40 à 45% de ses revenus grâce à l'activité de ses clients opérant dans le marché du pétrole et du gaz en amont, rappelle le communiqué.

Le gaz, le pétrole et le secteur de la chimie ont pour leur part contribué à l'activité de Schneider Electric Software à hauteur de 47% environ.

En mettant enfin la main sur Aveva, Schneider réalise sa deuxième grosse acquisition d'importance en quelques mois après celle d'Asco Power Technologies aux Etats-Unis, un spécialiste de la gestion de l'alimentation électrique pour les bâtiments critiques, annoncée en juillet pour 1,07 milliard d'euros.

Schneider Software rassemble surtout les activités logicielles du britannique Invensys, acquis par Schneider fin 2013 et spécialisé dans les automatismes et les logiciels industriels.

Schneider a publié au premier semestre un bénéfice net en hausse de 18% à 958 millions d'euros, supérieur aux attentes des analystes qui tablaient sur 914 millions d'euros. Il a confirmé que 2017 s'annonçait meilleure que prévu, relevant son objectif de croissance du chiffre d'affaires.

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