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Pokemon Go: à Paris, la chasse est ouverte !

Parmi les flâneurs qui se promènent sous le soleil du jardin du Luxembourg à Paris, Baptiste marche tête baissée, les yeux rivés sur son portable, l'air soucieux. Tout à coup, il lève les poings en l'air et pousse des cris.

"C’est Excelangue, il est rare, on le trouve qu'ici!", exulte-t-il.

Excelangue, c'est le nom du Pokémon que Baptiste vient enfin d'attraper après avoir fait "quatre tours du jardin" pour le trouver. "Je suis en retard au boulot", souffle-t-il, sourire aux lèvres, avant de filer au bureau.

Comme Baptiste, étudiant en finance à la Sorbonne et en stage cet été, ils sont des dizaines à chasser le Pokémon dans le jardin du Luxembourg. On les reconnaît facilement: seuls ou en petits groupes, ils déambulent sans lâcher leurs portables des yeux, s'arrêtent sans raison apparente, tapotent sur l'écran, puis se remettent en marche, l'air satisfait.

Le jeu de réalité augmentée Pokémon Go est officiellement disponible en France depuis dimanche, mais de nombreux joueurs avaient réussi à se procurer des versions étrangères avant cela.

Le principe est simple: attraper, grâce à son smartphone des créatures virtuelles cachées dans le monde réel. En France comme ailleurs, le jeu, aux airs de gigantesque chasse au trésor, a connu un succès fulgurant. L'application a été téléchargée des millions de fois.

Ali, étudiant de 22 ans, attend ses amis. Mardi, ils se sont donné rendez-vous au jardin du Luxembourg pour chasser ensemble. Pour patienter, il se bat pour devenir "maître" d'une "arène", les lieux où les dresseurs peuvent faire combattre leurs Pokémons. "Je viens de perdre, il (son adversaire, ndlr) est beaucoup plus fort que moi," soupire-t-il.

- Chasse en costume-cravate -

Sur l'Esplanade de la Défense, au milieu des tours de ce quartier d'affaires, ils sont nombreux à profiter de leur pause-déjeuner pour partir en chasse.

Sylvain, 27 ans, travaille dans l'industrie pharmaceutique. Avec ses collègues Florian et Émilie, il cherche les Pokémons du coin.

Sylvain dit avoir été immédiatement séduit par le jeu. "C'est simple, ça pousse les gens à sortir, et ça crée une ambiance particulière. On se reconnaît entre nous, on se regarde, on sait qu'on est en train de jouer," raconte-t-il. "C'est rigolo ici, de voir des gens en costard-cravate qui jouent à ça. C'est un phénomène, c'est énorme," s'amuse-t-il.

Son collègue Florian confirme, sans pour autant lever les yeux de son portable: "C'est horrible, il y en partout, c'est trop addictif !".

Un peu plus loin, Guillaume et Thomas, 24 et 28 ans, tous les deux en costume-cravate, ont raccourci leur déjeuner pour avoir le temps de chasser.

A l'heure de retourner au travail, Thomas s'attarde devant l'entrée pour attraper un dernier Pokémon. "Il est là ! Attends, je vais le choper," s'exclame t-il.

Comme beaucoup de "dresseurs", Thomas et Guillaume ont installé l'application par nostalgie du jeu créé en 1996, qui les replonge en enfance du temps où ils chassaient Pikatchu, Carapuce, Roucool, et les autres créatures virtuelles sur une Game Boy. "On est la génération Pokémon," résume Thomas.

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