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STMicroelectronics optimiste après de bons résultats trimestriels

Après son récent recentrage sur des secteurs porteurs, le fabricant franco-italien de semi-conducteurs STMicroelectronics (ST) veut faire oublier ses années dans le rouge en affichant des résultats en forte hausse et des perspectives optimistes.

ST a publié jeudi un bénéfice net multiplié par 3,3 au troisième trimestre à 236 millions de dollars. Son chiffre d'affaires a progressé de 18,9% en un an, à 2,14 milliards de dollars, avec une hausse séquentielle (d'un trimestre sur l'autre) de 11,1%.

La croissance du chiffre d'affaires est à deux chiffres pour toutes les gammes et dans toutes les régions, s'est réjoui le PDG Carlo Bozotti. "Cette croissance a été tirée par une demande soutenue dans le monde entier pour chacun de nos domaines d'applications cibles: l'internet des objets, les smartphones, les applications industrielles et le smart driving" (des systèmes électroniques pour voitures intelligentes), a-t-il souligné dans un communiqué.

Longtemps plombé par ses décodeurs numériques, qui lui ont fait perdre beaucoup d'argent alors qu'ils ne représentaient plus qu'une faible part des ventes, le groupe --dont les Etats français et italien détiennent chacun 13,75% du capital-- a engagé début 2016 une restructuration pour redresser ses comptes.

Abandonnant les maudits décodeurs, il s'est tourné en priorité vers quelques secteurs jugés d'avenir pour lesquels il fournit des composants, du capteur aux dispositifs de protection.

"Aujourd'hui, on donne des résultats qui sont d'abord des résultats de croissance", a indiqué à l'AFP le directeur général adjoint, Jean-Marc Chéry.

"On avait annoncé qu'on recommencerait à croître, par rapport à la même période de l'année précédente, à partir du troisième trimestre 2016, et après ça s'est accéléré (...) Et aujourd'hui, on présente une croissance de 18,9% pour un marché qui progresse de 12%. On fait nettement mieux que le marché!", a-t-il relevé.

Une satisfaction apparemment partagée par les investisseurs: à la Bourse de Paris, l'action STMicroelectronics prenait plus de 8% vers 15H30 (13H30 GMT).

- Retour dans le CAC 40 -

La marge brute atteint 39,5%, un demi-point de plus que la prévision donnée en juillet et 3,7 points de plus qu'au troisième trimestre 2016, une progression essentiellement attribuée par le groupe à "une amélioration des efficiences opérationnelles et un meilleur mix-produits", ainsi qu'à une meilleure charge des usines.

Quant à la marge opérationnelle, elle atteint 13,7% avant charges de dépréciations et de restructurations, contre 6,6% un an plus tôt. C'est l'indicateur que retient le plus volontiers Jean-Marc Chéry: "Il y avait une fameuse barrière de 10% qui avait été espérée, attendue... et elle a été largement dépassée!"

Cette performance est selon lui le résultat d'un mélange "de nouveaux produits --et donc d'efficacité de la recherche et développement--, de croissance (du chiffre d'affaires), de saturation et d'efficacité de nos usines".

Autre motif de satisfaction: le retour de STMicroelectronics, en septembre, au sein du CAC 40, l'indice vedette de la Bourse de Paris que le groupe avait quitté en 2013.

"Comme on est une compagnie qui fait du +business-to-business+ (qui vend ses produits à des industriels et non à des particuliers, NDLR), c'est positif d'être dans cet indice parisien du CAC40, aussi, pour l'image vis-à-vis du grand public", a souligné le numéro deux du groupe franco-italien. "Pour la valeur de l'action aussi, c'est positif. C'est une reconnaissance de la dynamique des performances actuelles et du potentiel qu'offre la compagnie."

La direction envisage toujours "une demande solide" quelles que soient les lignes de produits et les régions.

Elle table pour le quatrième trimestre sur une croissance séquentielle du chiffre d'affaires d'environ 10% et une marge brute d'environ 39,9%.

Pour l'ensemble de l'exercice 2017, elle envisage une croissance du chiffre d'affaires d'environ 18%, ce qui l'amènerait vers les 8,2 milliards de dollars. STMicroelectronics promet aussi "une amélioration sensible de la profitabilité opérationnelle et du résultat net".

S'il juge "un peu prématuré" de prédire quoi que ce soit pour l'année prochaine, Jean-Marc Chéry ne semble pas voir pas de raisons d'être pessimiste, évoquant un "rythme annuel de chiffre d'affaires de 9,4 milliards" de dollars.

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