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Test jeu vidéo: Assassin's Creed vous emmène cette-fois à Londres, en pleine révolution industrielle

Si le scénario s’avère assez tiède en substance, les personnages ont subi un travail remarquable, tous éveillant l’intérêt et la curiosité du joueur.

Voici une série qu’on ne présente plus : sorti en novembre 2007, le premier Assassin’s Creed figure parmi ces titres qui ont marqué le jeu vidéo à tout jamais. Pourtant, c’est son successeur, Assassin’s Creed II, qui sera considéré le meilleur volet de la série dans le cœur des fans, notamment en se libérant des défauts de son aîné. Depuis, la série n’a laissé aucun répit à nos portefeuilles, sortant un épisode par an, pour le meilleur et parfois pour le pire.

C’est ainsi que l’an dernier, l’épisode parisien Assassin’s Creed Unity traînait quelques gros bugs qui faisaient craindre le pire quant au nouveau Assassin’s Creed Syndicate. Que tout le monde se rassure, cette nouvelle cuvée ne souffre pas de bugs majeurs et s’offre même un univers en tous points meilleur que le dernier volet.

Petite mise en contexte. La série Assassin’s Creed illustre la lutte millénaire que se mènent les Assassins, apôtres de la liberté physique et mentale, et les Templiers, adeptes de l’ordre par la domination (elle aussi, physique et mentale). Des croisades à nos jours, en passant par la Renaissance ou la Révolution française, le jeu a traversé les plus grandes périodes de l’Histoire. Comment ? En permettant à des individus de " visiter la mémoire " d’anciens assassins grâce à une machine. A l’origine, les séquences scénaristiques se déroulant au présent avaient de l’intérêt mais depuis le 3e épisode, nul n’y prête plus attention, pas même les développeurs apparemment.

Aussi vaut-il mieux s’intéresser directement au scénario se situant, dans Assassin’s Creed Syndicate, à Londres en pleine ère victorienne. C’est la révolution industrielle et le capitalisme connaît un essor sans précédent, provoquant une pauvreté elle aussi inédite, sans compter les effets les plus pervers du système, dont des enfants au travail forcé, par exemple. Lettrages muraux, locomotives, orphelins qui gambadent dans les rues... l’ambiance est parfaitement retranscrite et se voit épaulée par une musique sans la moindre fausse note d’Austin Wintory.

Un duo savoureux

Si le scénario s’avère assez tiède en substance, les personnages ont subi un travail remarquable, tous éveillant l’intérêt et la curiosité du joueur. Alors que l’on se souvient à peine du héros de Assassin’s Creed Unity, le duo de protagonistes de Syndicate est excellent : Jacob et Evie Frye, un frère et une sœur aux caractères bien trempés et aux échanges savoureux.

Malheureusement, si l’on pouvait espérer que la présence de deux héros enrichirait le gameplay, il n’en est rien. En dehors de quelques aptitudes propres à chaque personnage, Jacob et Evie se prennent en main de la même manière. Tout juste ont-ils droit à des missions uniques. Le gameplay reprend donc globalement ce qui se faisait dans l’épisode précédent : vous remplissez une série de missions, vous ciblez des templiers et vous les tuez choisissant l’une des stratégies à disposition (vous pouvez opter pour la discrétion, demander de l’aide à quelqu’un ou encore recourir à un stratagème plus ingénieux pour un meurtre unique savamment mis en scène).

En bon " open world ", comme on les appelle, Assassin’s Creed Syndicate propose un monde ouvert riche en activités. Vous pouvez détourner des chariots ou détruire des cargaisons voguant sur la Tamise pour récolter de l’argent ; conquérir des territoires pour gonfler les rangs de votre gang ; libérer les orphelins travaillant dans des usines ; tuer des sbires de templiers ; enlever des criminels discrètement pour les remettre à la police ; vous engager dans des combats clandestins... vous aurez même l’occasion de croiser Sa Majesté la Reine ! Bref, il y a de quoi s’occuper dans Syndicate, même si l’aspect répétitif du jeu finira inévitablement par s’installer. Entre temps, toutes ces activités vous rapporteront de l’argent et de nouvelles armes pour progresser face à des ennemis de plus en plus puissants.


Le grappin, enfin

A propos d’ennemis, les combats ont gagné en nervosité. Les coups sont dynamiques et les animations impeccables. Avec les petites lames, les cannes aux lames secrètes et les poings américains, le jeu dispose d’une multitude de techniques mais ne propose aucun challenge. On se contente finalement de marteler la même touche et d’alterner avec une seconde pour parer les coups de l’adversaire.

On termine avec les nouveautés que le développeur Ubisoft nous avait promis tout au long de la promotion, à commencer par le grappin. Un gadget qui paraît anodin mais dont on abusera encore et encore, tant il facilite la navigation dans une ville parsemée de grands bâtiments. Plus besoin de compter sur l’unique force de ses bras pour rejoindre le clocher de Big Ben, un coup de grappin et on s’envole ! Même chose pour passer d’un immeuble à l’autre, puisque le grappin peut alors se transformer en tyrolienne. Les autres nouveautés, à savoir les gangs et les courses en calèche, sont respectivement inintéressant et ridicule. Pour les gangs, on oublie presque leur présence en jouant tant ils sont dispensables, tandis que les calèches perdent toute crédibilité quand un cheval est capable de détruire des réverbères (ce n’est pas un jeu de course, bon sang !).

Du reste, Assassin’s Creed Syndicate ne révolutionne absolument pas la série et propose toujours un gameplay aussi fluide et efficace, avec cette aptitude à vous scotcher devant votre écran tant que la console est allumée. Une vraie réussite donc pour cet épisode, qui se paie en outre un ton plus humoristique (avec des rencontres insolites, comme celles de Charles Dickens, Charles Darwin ou Karl Marx) qui décrochera quelques sourires bien mérités.

Assassin’s Creed Syndicate est sorti le 23 octobre 2015 sur PlayStation 4 et Xbox One.

Retrouvez le test complet et la bande-annonce sur Gameplay

Autre info :

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