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Voici LA montre connectée pour les sportifs... si vous acceptez son look de déménageur

Nous avons pu tester la M600 de Polar, dernière smartwatch du spécialiste des objets dédiés au sport. Un modèle très encombrant, mais qui a tout ce qu'il faut pour satisfaire les sportifs amateurs et exigeants à la recherche d'un contrôle de leurs activités et performances. Et en plus, elle est sous Android Wear, ce qui la rend très polyvalente.

Apple vient de le prouver en mettant à jour sa 'Watch': l'intérêt principale du grand public dans les "smartwatch" est lié au sport.

Fréquence cardiaque, nombre de pas, GPS: les montres et bracelets connectés sont en effet les compagnons idéaux pour tous ceux qui veulent surveiller leur activité physique, ou se motiver à faire davantage de sport. Pour une bonne partie de la population, en effet, tenir un journal de ses activités et les partager, d'une manière ou d'une autre, serait un incitant à les multiplier et à améliorer ses performances.

Si les smartwatchs trouvent leur usage principal dans le sport, il est tout-à-fait logique de se tourner vers Polar, la marque finlandaise pionnière dans le domaine du monitoring sportif (les premiers cardiofréquencemètres grand public, au torse ou au poignet, c'est eux). Nous avons testé la M600, qui est le premier bracelet de la marque équipé d'Android Wear.


Une alliance bienvenue avec Android Wear

Polar a été prudent et au lieu de développer son propre système d'exploitation, a donc préféré utiliser celui que Google a mis au point et qui est choisi par plusieurs marques (Huawei, Lenovo, Alcatel... mais pas Samsung ni Apple, qui font cavalier seul au niveau des montres).

C'est plutôt raisonnable de la part de Polar, car cela permet à sa montre sportive d'être également un compagnon idéal pour un smartphone Android: les notifications du téléphone s'affichent sur l'écran de la montre ; vous pouvez lire les messages et les emails (et y répondre avec la reconnaissance vocale ou des émoticônes), être prévenu d'un appel entrant; et les applications compatibles (par exemple si vous avez Spotify ou Nest sur votre smartphone), seront automatiquement utilisables sur votre montre.

Le sport d'abord

Mais forcément, Polar doit rester fidèle à son ADN et miser tout sur l'aspect sportif. Il a donc intégré sa solution "Polar Flow". Cette appli est plutôt discrète au niveau de la montre: le gros bouton permet de lancer un exercice (on peut prédéfinir des exercices typiques) ou de consulter les stats d'activité de la journée. Sur la montre toujours, il y a un fond d'écran de l'horloge (l'écran d'accueil, donc) propre à Polar Flow, et qui superpose à l'heure et à la date une jauge qui devient bleu au fur et à mesure que vous vous approchez de votre objectif d'activité physique quotidien.

Sur le téléphone, l'application Polar Flow est nettement plus riche. L'écran d'accueil est une horloge de 24h qui recense toutes vos activités. C'est très clair, très réussi, et on peut facilement parcourir les semaines et les mois pour voir si l'activité physique est en hausse ou en baisse.

Enfin, sur le site flow.polar.com, vous pouvez aller encore plus loin. En plus de consulter vos activités, vous pouvez vous faire un programme sur base de votre objectif. Par exemple, pour faire les 20 km de Bruxelles, en tenant compte du temps nécessaire, et de vos capacités actuelles. Le tout est très bien foutu, et l'agenda de votre entraînement peut s'insérer dans celui de la montre et du smartphone. On vous dira combien de kilomètre courir, et à quel moment.

Vu que c'est une montre sportive, le look n'est pas spécialement élégant. C'est une (très) grosse montre, bien épaisse, qui permet de stocker une batterie imposante, une puce GPS (elle enregistre votre position lors des courses sans passer par le smartphone, qui peut donc rester dans la voiture), le Wi-Fi (à nouveau pour être autonome en tant que montre, même sans le smartphone à portée de Bluetooth), et 4 GB de stockage interne pour de la musique, par exemple.

Le bracelet est également bien large, mais reste très confortable et bien ajustable. Au final, porter la M600 n'a rien de désagréable, même durant la nuit.

Le cardio pas tout le temps, mais le sommeil

Chaque marque a sa vision des choses par rapport à la manière dont un bracelet d'activité doit être actif. Certains analysent votre rythme cardiaque en permanence (c'est le cas du Garmin, notamment), d'autres comme Polar ne le font que lorsque vous appuyez sur le bouton pour signaler le début d'un entraînement. Les données récoltées sont donc un peu différentes.

Concernant le sommeil, il y a également des divergences. Certaines montres sont faites pour être déposées et rechargées sur la table de nuit (la Gear S2 de Samsung, par exemple), d'autres comme la Polar analyse également la qualité du sommeil en fonction de vos mouvements durant la nuit.

Tout cela influence la batterie. Mais Polar s'en sort bien, dépassant largement les deux jours. Pour la recharge, il n'y a pas de socle comme chez Samsung, mais juste un petit connecteur non standard, pas très pratique.


Du social, comme toujours

L'aspect communautaire n'a pas été oublié. On peut, via le panneau "Flux" de l'application smartphone, afficher une liste des dernières activités sportives. Cela peut être uniquement une journée bien remplie durant laquelle vous avez dépassé les 10.000 pas, mais si vous avez fait un jogging, l'application vous propose de faire un petit montage vidéo avec le parcours GPS, des prises de vues de Google Street View et des stats. L'idée est de partager cette course/vidéo sur les réseaux sociaux par la suite.

L'aspect communautaire peut rester au sein de l'application Polar Flow, mais alors il faut que vous ayez des amis utilisant cette application. Ils pourront alors "liker" et commenter vos activités physiques via le panneaux "Flux".

Quelques petits détails énervants

Les montres sont des petits objets connectés, avec de petits écrans tactiles. Il faut donc que l'interface soit claire et lisible, et que la navigation soit simple et intuitive. Si Android Wear a fait pas mal d'effort en ce sens, il reste des petits détails agaçants.

Par exemple, si dans les réglages vous ne décochez pas la case "afficher aperçu de notification", vous ne pourrez pas lire l'heure correctement (voir ci-dessous).

Si la montre se met en mode "ne pas déranger" en même temps que le smartphone, ce n'est pas le cas de l'écran, qui va s'allumer si vous bougez le poignet durant la nuit. Il faut activer le "mode cinéma" à la main, à l'aide du menu de réglage qui s'affiche en balayant l'écran de haut en bas.

Ces petits défauts sont propres à Android Wear, mais l'application Polar Flow nous a également agacés. Certains jours, lors de notre test, elle a refusé de synchroniser les données entre la montre et le smartphone, l'activité restant désespérément vide. Or, il n'y a pas de mode de synchronisation manuelle, tout doit se faire automatiquement. Autre petit souci: lorsqu'on crée sa propre liste d'activités préférées (afin de pouvoir lancer rapidement une séance à partir de la montre), celle-ci s'efface régulièrement ou ne prend pas en compte les modifications. Des petits bugs un peu agaçants, et qui ne se corrigent pas avec un redémarrage (mais sans doute avec une prochaine mise-à-jour).


Conclusion

La M600 de Polar est LA montre connectée des sportifs, sans aucun doute. Le bouton principal donne accès à tout ce qu'il faut pour voir son activité et démarrer des entraînements ciblés.

L'application et le site web Polar Flow sont des modèles de lisibilité et regorgent de fonctionnalités utiles aux sportifs, qu'ils soient exigeants ou amateurs.

Enfin, Android Wear ajoute une couche de "montre connectée" au smartphone, dont il affiche les notifications. Il y a également des applications qui peuvent être pratiques, comme Nest, qui contrôle votre thermostat (si vous en avez un, bien sûr), ou Spotify.

Cela a un prix: 349€, avec quelques petits bugs d'applications agaçants et un look de déménageur. Petits poignets (et poignets de femme?) s'abstenir...


 
 

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