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Yahoo! doit casser son prix pour séduire Verizon après les cyberattaques

Le rachat de Yahoo! par Verizon, handicapé depuis des mois par la révélation de piratages massifs subis par les utilisateurs de Yahoo!, va finalement se faire après un rabais de plusieurs centaines de millions de dollars sur le prix de l'ex-pionnier de l'internet.

Yahoo! et Verizon sont tombés d'accords mardi sur un rabais de 350 millions de dollars sur le prix de vente de Yahoo! en raison de l'impact de deux cyberattaques géantes.

Le groupe de téléphonie Verizon avait conclu cet été une offre d'achat sur Yahoo! pour 4,83 milliards de dollars mais ce projet a été sérieusement mis en danger par la révélation de deux attaques de piratage qui ont compromis un milliard et demi de comptes d'utilisateurs de Yahoo.

Mardi, les deux groupes ont annoncé que la transaction, qui comprend le rachat des activités internet du pionnier du web, c'est-à-dire sa messagerie (Yahoo Mail), ses services d'informations comme Yahoo Finance mais aussi ses filiales Flickr et Tumblr, est désormais évaluée à 4,48 milliards de dollars.

L'opération de rachat doit être finalisée au deuxième trimestre 2017, indiquent-ils dans un communiqué commun.

Fin 2016, Yahoo avait révélé avoir été victime de deux piratages informatiques massifs en 2013 et 2014. L'ampleur de ces attaques et leur révélation tardive avaient fait naître des doutes sur la transaction.

"Nous avons toujours pensé que ce rachat faisait sens au niveau stratégique", a déclaré la vice-présidente exécutive de Verizon, Marni Walden, citée dans le communiqué.

Pour Verizon, l'acquisition des activités en ligne de Yahoo! offre une complémentarité avec AOL, un autre ex-fleuron américain d'internet déjà racheté par le groupe de téléphonie.

"L'amendement de notre accord fournit une conclusion équitable et favorable à nos actionnaires", a commenté la dirigeante de Verizon alors que les nouvelles conditions de l'accord requièrent que Verizon et Yahoo! partagent les frais des implications juridiques qui pourraient découler des piratages massifs.

- Piratage: partage des conséquences juridiques -

Lors des négociations, Verizon avait soufflé le chaud et le froid, assurant vouloir finaliser l'opération mais prévenant qu'il ne le ferait pas "aveuglément". De son côté, Yahoo! avait récemment repoussé au deuxième trimestre le rachat au vu du "travail requis" pour intégrer le coût des cyberattaques.

Aux termes du nouvel arrangement, Yahoo! continuera d'assumer le coût de l'enquête du gendarme boursier américain (SEC) et des poursuites des actionnaires.

Mais le coût lié aux investigations menées par les autres agences gouvernementales ou par des "tierces parties" sera pris en charge pour moitié par Verizon.

La patronne de Yahoo!, Marissa Mayer, a assuré mardi "continuer d'être enthousiasmée" par la transaction. Le groupe revendique plus d'un milliard d'utilisateurs.

Sur l'ensemble de 2016, Yahoo! a certes accusé une nouvelle perte nette (-214 millions de dollars) mais en net retrait par rapport à celle de 4,4 milliards enregistrée en 2015 et, début janvier, Mme Mayer a affirmé que le groupe fonctionnait avec ses coûts "les plus bas depuis une décennie".

Au quatrième trimestre 2016, Yahoo! a même réussi à revenir dans le vert avec un bénéfice net de 162 millions.

Le chiffre d'affaires affiche pour sa part une progression de 4%, à 5,2 milliards de dollars sur un an, et de 15%, à 1,5 milliard, au dernier trimestre, avec notamment une augmentation des revenus sur les activités jugées prioritaires comme le mobile ou la vidéo.

A Wall Street, vers 14H45 GMT, l'action Yahoo! gagnait 0,90%, à 45,50 dollars, tandis que celle de Verizon gagnait 0,6%, à 49,47 dollars.

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