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"Entendre un enfant dans un commissariat, c'est l'apologie de la bêtise"

Un enfant de 8 ans a été entendu dans un commissariat de police pour avoir tenu des propos de solidarité envers les terroristes. L'affaire a choqué toute la France. L'émission "On refait le monde" est revenue sur cette actualité.

Emmanuelle Praet, journaliste, estime que "jamais on ne s’est attendus à une situation pareille. On n’a jamais imaginé qu’un dingue rentrerait dans un musée juif pour tuer des juifs simplement parce qu’ils étaient juifs. On n’a jamais imaginé que des journalistes se feraient tuer pour une caricature. On est face à une situation exceptionnelle avec des décisions qui sont prises et qui ne sont peut-être pas les bonnes. La place d’un enfant n’est pas dans un commissariat. Mais si le papa et l’école n’arrivent pas à reprendre le dessus, c’est quoi la solution ? Dans quelques années peut-être que ce gamin on l’aurait retrouvé à une de l’actualité si on n’avait rien fait. Même si cette réponse-là n’était pas adéquate, au moins on a fait quelque chose."


"C’est risquer que l'enfant devienne un rebelle face aux autorités"

Pour Alain Raviart, conseiller en communication, les écoles devraient jouer un rôle plus actif. "Les écoles sont entourées de spécialistes. Les pouvoirs organisateurs peuvent à un moment arriver comme médiateurs. Mais immédiatement confronter cet enfant aux forces de l’ordre, c’est risquer qu’il ait une réaction sur le long terme et qu’il devienne un rebelle face aux autorités. On doit faire quelque chose sereinement, bien étudier les circonstances, mais pas faire quelque chose pour faire quelque chose. Là, on joue au poker avec la vie d’un enfant de huit ans."


"Cet enfant a certainement répété ce qu’il a entendu dans son milieu"

Michel Henrion, expert en médiapolitique ne trouve pas que "l'école soit le lieu idéal pour recadrer cet enfant. Souvent dans les écoles, c’est le lieu où les difficultés sont mises sur le tapis. C’est indigne ce qui s’est passé. C’est vraiment l’apologie de la bêtise. A huit ans, c’est l’âge où on joue aux cowboys et aux indiens. Cet enfant a certainement répété ce qu’il a entendu dans son milieu. Donc il ne suffit pas de voir ce que l’enfant a dit de provoquant, il faut aussi voir ce que les parents ont dit et il faut voir ce que les enseignants et les policiers ont dit. Mais le commissariat n’était évidemment pas le lieu."

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