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Exécution du pilote jordanien: "Cette espèce de pornographie de la violence est véritablement le summum de la cruauté"

L'exécution du pilote jordanien par le groupe terroriste Etat islamique a bouleversé le monde entier. Dans l'émission On refait le monde, les chroniqueurs tentent d'apport une analyse à cet événement particulièrement violent.

Pour Alain Raviart, conseiller en communication, "il y a une grille de lecture qui a inévitablement changé et qui bénéficie à la coalition et aux alliés. Répondre à la barbarie par la barbarie, ce n’est pas toujours une solution et ce n’est pas parce qu’on est dans un état de guerre qu’on doit faire la guerre à un Etat de droit et s’abaisser finalement à ce que pratique Daesh." C'est la loi du talion, car "s’il n’y avait pas eu l’assassinat du pilote, il n’y aurait pas eu la réplique de la Jordanie par rapport à ces deux prisonniers. Donc c’est une application complètement circonstancielle de la sanction. C’est l’art de la guerre, ok, mais ça ne permet pas tout. D’ailleurs on peut constater que le silence des chancelleries occidentales a quand même fortement brillé."


La roi Abdallah a "joué" habillement avec la vie de ces prisonniers

Mais Alain Raviart voit une conséquence positive à cette barbarie. "Après ce bûcher absolument horrible, la coalition s’est renforcée. Le roi Abdallah a été d’une fermeté impitoyable et il a été très malin. En même temps qu’il faisait exécuter les condamnés à mort, il a libéré un prédicateur très proche d’Al Qaeda qui a lui-même condamné les gens du Daesh."


Faut-il répondre à un un tel assassinat par des actes tout aussi violents?

La journaliste Emmanuelle Praet tient à préciser que la prisonnière irakienne détenue par la Jordanie "était condamnée à mort déjà et la Jordanie maintenant exécute les peines. Elle ne l’a plus fait depuis quelques années, mais depuis 2011, elle le refait. Quelque part, c’est l’application de quelque chose que la population avait redemandé. Ils ont expliqué qu’il y avait eu une recrudescence de meurtres parce que la peine de mort a été abolie. Depuis 2011, je ne dis pas qu’il y en a tout le temps, mais il y en a eu 11 en tout cas."


Terroriser et enroler: les deux objectifs d'une telle violence

Michel Henrion, expert en médiapolitique, estime que "le point massif, c’est quand même ce bûché, cette espèce de pornographie de la violence qui est véritablement le summum de la cruauté". Selon lui, il existe deux buts à ces actes d'une violence extrême: "terroriser la population aussi bien dans les pays arabes qu’en Europe ou que dans d’autres pays, le deuxième but, c’est d’essayer de susciter en Belgique ou en Europe une telle méfiance vis-à-vis des Musulmans dans l’espoir d’amener ceux-ci à peut-être les rejoindre dans leurs théories un peu folles."

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