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Joëlle Milquet "à côté de la plaque": "C’est elle qui a dégoupillé la grenade" autour du "cours de rien"

Joëlle Milquet et son "cours de rien", comme il a été surnommé, ont été à la Une de l'actualité ces derniers jours. Professeurs ne sachant pas ce qu'ils deviendraient l'an prochain, questions sur le contenu de cette nouvelle possibilité pour les parents, ... Pour le chroniqueur Alain Raviart, la ministre a elle-même créé le chaos autour de ce nouveau cours qu'elle doit, il faut le reconnaitre, mettre en place dans un délai extrêmement court. Une meilleure communication mois agressive et plus rassurante et rassembleuse aurait désamorcé l'affaire.

Les chroniqueurs d’On refait le monde sont revenus ce midi sur RTL-TVI sur la dernière sortie de la ministre de l’Enseignement Joëlle Milquet. Elle a clarifié hier plusieurs points concernant le fameux "cours de rien", appelé de la sorte car il fallait bien trouver une occupation aux élèves qui n’allaient choisir ni le cours de morale laïque ni un des cours de religion l’année prochaine dans l’enseignement officiel. Le cours sera appelé "Encadrement pédagogique alternatif" et sera finalement une sorte de cours de citoyenneté, sera côté comme un autre cours et sera donné par des professeurs de religion ou de morale.


Rappel: Milquet n'a pas choisi de créer un nouveau cours, elle y a été obligée

Donner cette nouvelle possibilité aux élèves était en fait une obligation pour la ministre, qui doit se conformer à un arrêt de la Cour constitutionnelle de mars dernier. Pour la Cour, le cours de morale non confessionnelle n’offre pas une matière suffisamment "objective, critique et pluraliste" pour être conforme aux décisions de la Cour européenne des droits de l’homme. Résultat: fort peu de temps pour mettre en place une alternative. Alain Raviart, spécialiste en communication politique, en a d’ailleurs convenu : "Ce n’est pas évident de trouver une solution pour la rentrée scolaire prochaine."


"Au lieu d’apaiser les choses, alimenter le chaos soi-même de cette manière-là, c’était à côté de la plaque"

Mais ce qu’il reproche à la ministre, c’est sa mauvaise communication sur ce dossier. "C’est assez étonnant que Joëlle Milquet dise qu’il faut se calmer (autour de ce dossier) car c’est elle qui a dégoupillé la grenade en ayant une communication particulièrement agressive au départ. Avec deux angles d’attaque. Premièrement, en s’en prenant aux laïcs militants, qui étaient "la cause" du chaos. La deuxième cible était la fédération des associations de parents de l’enseignement officiel (la FAPEO), en les engueulant parce qu’ils suggéraient aux parents de faire le choix de "rien". C’est ça qui a été le chaos ! Au lieu d’apaiser les choses, alimenter le chaos soi-même de cette manière-là, c’était à côté de la plaque", a-t-il estimé.


Un nom plus simple aurait été plus judicieux...

Pour Emmanuelle Praet, journaliste au Soir, "c’est terrifiant d’appeler ça un cours dont on ne retient pas le nom parce que c’est un cours hyper important pour les enfants." Ce nom alambiqué trouve pourtant son origine dans le fait que ce n’est pas un cours, c’est un encadrement pendant que les élèves vont réfléchir par eux-mêmes en étant encadrés par les professeurs d’avant, mais qui ne pourront pas donner leur avis. Une sorte de forum de discussion encadré qui durera deux heures, et qui, pour la rentrée 2016 si les délais sont respectés, sera alors réduit à une heure, l’autre étant consacré à un cours de citoyenneté dans lequel l’étude de toutes les philosophies et donc religions sera abordé.


Enfin des cours philosophiques qui rassemblent au lieu de diviser

Dans les deux cas, les chroniqueurs y voient surtout du positif. "Qui choisit morale ou religion? Ce sont les parents. L’enfant ne nait pas catholique, musulman, laïque ou rien du tout. Il évolue en fonction de son milieu familial. Et ici, donner la possibilité à des enfants d’écouter l’autre, de connaitre les valeurs de l’autre, de réfléchir par eux-mêmes" va dans le bon sens, a estimé Emmanuelle Praet. "A partir du moment où on fait réfléchir, c’est déjà une bonne chose. A partir du moment où on enseigne les religions, ce qu’elles sont historiquement, ce qu’elles représentent, ça apprend à mieux se connaitre et se comprendre", a également insisté l’avocat français Olivier Martins.


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