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Les militaires dans les rues, bonne nouvelle: "Face à des type qui ont des armes de guerre, il faut peut-être des types qui ont des armes de guerre"

Sur le plateau d’On refait le monde ce dimanche, tout le monde a commenté la mesure prise par le gouvernement Michel de poster 150 (et bientôt 300) militaires en faction devant certains lieux clés en Belgique. Beaucoup d’avis positif et un bémol en sont ressortis. La N-VA a même été saluée…

Au niveau du bémol, Michel Henrion, expert en médias et politique, a tenu à relativiser le nombre. 150 ou même 300, c’est finalement peu. "Des militaires 7 jours sur 7, 24h/24, il y en a 150 ou 300. En fait en effectifs ça correspond à quoi ? 50 policiers peut-être. Ils doivent se relayer, donc ça n'est pas énorme, ça ne représente pas grand-chose. L'armée, c'est surtout une image", a-t-il estimé.


10.000 militaires en France, 300 ici

Grand reporter et spécialiste de la France, notre journaliste Christophe Giltay assurait également qu’il n’y a aucune commune mesure entre le nombre de militaires dans nos rues ou dans les rues de France. "En France, on a déployé 10.000 militaires. Depuis le début du plan Vigipirate, donc depuis les attentats de 1995, il y a des militaires partout, notamment dans les gares. Ça fait 20 ans, on n'est pas du tout dans la même échelle."


Des policiers libérés pour d'autres tâches par des militaires déjà payés: que du positif

Mais même si le nombre de militaires réquisitionné chez nous est bien moindre, ils vont soulager la police. C’est là tout l’intérêt de la mesure. "C'est d'abord pour se montrer, mais c'est aussi pour soulager les forces de l'ordre. Parce que si vous mettez un militaire en faction devant une ambassade, vous libérez un policier qui peut faire autre chose", a expliqué Christophe Giltay, soutenu par Emmanuelle Praet, journaliste au Soir. "L'armée est disponible et ne coute rien en plus. Si vous déployez plus de policiers, plus d'heures supplémentaires, d'un point de vue budget, c'est ingérable."


La police a dû reculer face aux frères Kouachi, des militaires auraient riposté

Attention par contre à la différence entre le rayon d’action des militaires en France et en Belgique. Là, ils ont plus de pouvoir que la police, ici, moins. "En France, les militaires ont la possibilité d'utiliser leurs armes dans un champ plus large que les policiers. Mais en Belgique, il y a une règle plus restrictive", a encore expliqué Christophe Giltay. Mais dans l’absolu, en cas d’attaque sur les bâtiments protégés aujourd’hui par nos militaires plutôt que la police, il s’agit plutôt d’une bonne nouvelle: "Face à des types comme ceux qu'on a vu l'autre jour à Charlie Hebdo qui font reculer la police parce qu'ils ont des armes de guerre, il faut peut-être en face des types qui ont des armes de guerre", a-t-il estimé.


Un gouvernement qui avait anticipé... et des mesures très à droite qui passent comme une lettre à la poste

Enfin, il faut souligner le bon travail du gouvernement Michel sur le thème du terrorisme. Car il n’a pas été dans la réactivité, mais a anticipé. "Ce gouvernement a un très grand mérite. Lors de sa confection, directement, ça a été un sujet prioritaire. Donc ces 12 mesures sont pertinentes et proportionnées, mais surtout, elles étaient déjà depuis longtemps dans le "pipe". Ce n'est pas juste une réaction par rapport à ce qui s'est passé à Paris ou à Verviers. C'était déjà dans les dossiers", a tenu à préciser Alain Raviart, expert en communication politique. Même si les évènements de Paris et Verviers ont accéléré le processus, et celui d’acceptation des mesures par une majorité de la population. Même la gauche ne bronche pas. "Pour le retrait de la nationalité par exemple, je suis persuadée que s'il n'y avait pas eu tous ces drames-là, on en aurait quand même méchamment discuté", a relevé Emmanuelle Praet.


Une idée de la N-VA qui a bien manoeuvré

Enfin, Michel Henrion a souligné l’apport de la N-VA dans ce dossier des militaires. "L'armée dans les rues, c'était dans le programme de la N-VA depuis longtemps." Et à cette fin, "la N-VA a eu bien raison de maitriser les ministères régaliens. Elle maitrise à la fois la Défense et l'Intérieur, donc quand on dit qu'il y a eu un protocole entre les deux, ce sont tous des N-VA ensemble qui décident ça." Ce qui facilite grandement la prise de décisions rapides.

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