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Menace terroriste: "Je suis très pessimiste. On est en guerre"

Ce midi sur le plateau d’On refait le monde, la journaliste du Soir Emmanuelle Praet, qui suit depuis de nombreuses années les informations sur le terrorisme et la radicalisation, a tenu un discours peu encourageant. Parlant avec son vécu, elle s’est déclarée très pessimiste quant à la capacité de notre pays à déradicaliser ses citoyens dévoyés.

Elle a rappelé le discours qu’elle a tenu à son retour d’un reportage au Maroc. Elle y a découvert les mesures efficaces qui y sont mises en place à la fois contre le terrorisme islamiste, mais aussi pour remettre les jeunes radicalisés dans le droit chemin. "Ce qui me fait sourire, c’est que quand j’étais partie faire il y a quelques mois un reportage au Maroc sur le terrorisme là-bas, j’étais revenue avec les idées marocaines. Alors on en pense ce qu’on veut, mais ils attaquent quand même le problème à corps, et il y avait ces fameuses cellules de déradicalisation dans les prisons. J’en avais parlé ici et tout le monde avait souri en disant "qu’est-ce que c’est que ces idioties ?" Et finalement on voit que c’est exactement ce qui va arriver ici et c’est quelque part indispensable."

Trop tard pour lutter contre la radicalisation dans nos prisons

Cependant, la Belgique a selon elle un problème plus grave que le Maroc avec ses radicaux: "Je pense que c’est trop tard. On a une espèce de terreau fertile et je ne sais pas comment on va arriver à changer la mentalité au sein même des prisons, même si on sépare ces gens influencés. (Une des 12 mesures du gouvernement Michel est d’isoler les radicaux entre eux, dans 2 prisons, pour qu’ils ne " contaminent " pas les autres détenus, ndlr.) Nous on a un discours qui nous parait logique et on est face à des gens qui ont un discours qui leur parait logique. Et donc on n’a pas les mots, on n’a pas les outils pour pouvoir parler le même langage. Je suis très pessimiste", a-t-elle déclaré.

Guerre, le mot est-il le bon?

Concernant les mots employés ces derniers jours, Michel Henrion, expert en médiapolitique, lui rappelait les paroles du coordinateur antiterroriste européen, le Belge Gilles de Kerchove: "Il n’aime pas le mot guerre, qui ne correspond pas à la situation." Mais visiblement, chacun a son avis sur cette question de sémantique. Emmanuelle Praet lui a répondu: "Petite bataille si tu veux, mais moi je pense qu’on est en guerre."

 

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