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Sécurité des palais de Justice: "Si on commence à malmener les avocats, les terroristes ont un peu gagné"

La sécurité au Palais de justice de Bruxelles a été renforcée depuis les multiples menaces et tentatives d'attentats terroristes. Les conséquences pour les avocats sont importantes. Les chroniqueurs de l'émission dominicale de On refait le monde estiment que ces mesures sont essentielles.

Un avocat a porté plainte cette semaine pour coups et blessures après avoir été molesté par des agents du palais de Justice de Bruxelles. Me Antoine Chomé avait essayé d’accéder au palais par un couloir attenant à la salle d’audience où il devait plaider. Les agents l’ont plaqué au sol, menotté et jeté au cachot alors qu’il était blessé. Depuis le relèvement du niveau de vigilance en Belgique, les avocats comme les justiciables doivent subir un contrôle de sécurité au palais de Justice de Bruxelles.


La règle, c'est la règle

Christian Carpentier, journaliste chez Sud Presse, estime que ces mesures de sécurité sont nécessaires. "La vérité, c’est qu’il a essayé de passer les contrôles, qu’on est en niveau 3 de sécurité sur une échelle de 4 et qu’on ne rigole pas avec ça qu’on soit avocat ou prévenu ou public." L’avocat a, selon lui, fait preuve d’imprudence. "La règle est la règle. Il n’était pas encore passé devant ces personnes-là et il y a une interdiction de passer par ce couloir-là. Il y a une interdiction. Elle est peut-être mal amenée, mal calculée, mal mise en place. Personne n’a à passer par là."


"Ce palais de Justice devrait être sécurisé depuis toujours"

Pour la journaliste Emmanuelle Praet, ces mesures de sécurité devraient être systématiques. "Maintenant, on a une mesure ponctuelle que d’ici deux semaines, on n’aura peut-être plus alors que ce palais de Justice devrait être sécurisé depuis toujours, ça me parait être la moindre des choses. Vous allez dans d’autres pays européen ou même en Belgique, les palais de Justice sont sécurisés."

Les avocats se plaignent aujourd’hui des files interminables : "1h30 de file et il y a des audiences qui sont reportées et forcément c’est le contribuable qui va payer", affirme Emmanuelle Praet. Ils demandent une file à eux et une file pour le public.


"C'est vraiment un problème de démocratie"

Michel Henrion, expert en Médiapolitique, trouve que "le fond du problème, c’est vraiment un problème de démocratie. Si on commence à malmener les avocats par une mauvaise organisation, ça veut dire aussi qu’on malmène les droits de la défense et que finalement quelque part les terroristes ont tout de même un petit peu gagné."

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