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"Quand on souffre d'apnée du sommeil, on doit rendre son permis": votre assurance peut se retourner contre vous en cas d'accident

L'apnée du sommeil touche 67.000 personnes en Belgique. Elles sont traitées pour cette pathologie. Heureusement, le diagnostic se fait de plus en plus tôt, et permet de soulager la fatigue. Mais pour beaucoup, la conduite est déconseillée, voire interdite. Un reportage de Bernard Lobet pour Bel RTL.

Fin 2015, 67.000 personnes étaient traitées en Belgique pour apnée du sommeil, selon une enquête de l'UCL. Il s'agit d'un trouble de la respiration qui se produit durant la nuit exclusivement. Le patient arrête de respirer pendant des périodes plus ou moins longues de 10 à 100 fois par nuit. La maladie se diagnostique en passant la nuit dans un hôpital avec des électrodes sur le visage.

Mais les deux tiers des patients ignorent qu’ils souffrent de cette pathologie. Mais ces dernières années, le dépistage s’est amélioré. Les patients sont plus vite orientés par leur médecin de famille vers le labo du sommeil.

Le syndrome d'apnée liée au sommeil (SAS) touche environ 4% des hommes et 2% des femmes, essentiellement dans la tranche d’âge entre 40 et 65 ans, mais après 60 ans le pourcentage monte à 18 voire 20%. "Des ronflements et un sommeil non récupérateur, il faut tout de suite penser à l'apnée du sommeil", confie Mathieu Hein, médecin au laboratoire du sommeil de l’hôpital Erasme a Bruxelles, au micro de Bernard Lobet.




Le renouvellement du permis de conduire

L’apnée mène à de la somnolence, des troubles de la concentration et des pertes de mémoire en journée. Ces troubles de la concentration constituent un risque pour la circulation routière. Un bon suivi médical est donc absolument nécessaire. Les personnes souffrant d'apnée du sommeil modérée ou sévère doivent, depuis le 1 janvier 2016, disposer d'un avis médical avant la délivrance ou le renouvellement du permis de conduire. Les personnes qui suivent un traitement et sont régulièrement suivies pourront conduire. Un suivi régulier impose un contrôle tous les 3 ans (tous les ans pour les chauffeurs professionnels).

"En théorie quand on apprend qu'on a un symptôme d'apnée du sommeil, on doit rendre son permis à sa commune. Ce que personne ne fait dans la réalité. Généralement il faut prouver qu'on a un traitement efficace pendant un mois avec une attestation du médecin assurant le traitement. Le risque quand on ne fait pas ça, c'est que si on fait un accident et que notre assurance découvre qu'on n'est pas traité, elle peut se retourner contre la personne", explique Mathieu Hein.

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