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De nombreux médecins victimes de violences: "Certains patients se permettent des choses qu'ils ne voudraient pas qu'il leur arrive"

Une délégation de médecins était reçue ce matin par le ministre de la Justice Koen Geens. Il demande que des mesures soient prises pour mettre fin aux agressions dont ils sont victimes. Selon le journal des médecins, 86% d’entre eux ont déjà été confrontés à des violences physiques ou verbales, et plus particulièrement les femmes, qui doivent parfois gérer des comportements déplacés ou sexistes de la part de leurs patients. Un sujet de François Genette et Gaëtan Zanchetta.

C’est une consultation parmi tant d’autres, pour le docteur Thierry Wildschutz aujourd'hui. Avec ce patient les rapports sont très courtois, mais comme l’explique l’urologue, ce n’est pas toujours le cas. "Certains patients se permettent des choses qu’ils ne voudraient pas qu’il leur arrive et cela peut poser bien évidemment des gros problèmes dans la relation de confiance qui va s’établir, pour un traitement optimal", confie-t-il.


Les femmes "moins capables" que leurs homologues masculins ?

Agressivité verbale, menaces voire agressions physiques... 86% des praticiens y auraient déjà fait face, selon l’enquête du journal des médecins. Les femmes ne sont pas non plus épargnées, elles qui font parfois face à des remarques sexistes. "Je suis stomatologue, ça veut dire que je travaille dans des services de dentisterie, donc régulièrement on est amenés à faire des extractions plus compliquées qui ont été inachevées par le dentiste, par exemple masculin, et que le patient arrive en disant 'Il n'y est pas arrivé et vous vous allez y arriver ?'" explique Isabelle Declercq, stomatologue au CHU Tivoli.


"Quand êtes-vous arrivé en Belgique ?"

Le racisme est également de plus en plus présent. Bouba Ousmanou, qui est anesthésiste au CHU Tivoli, en a souffert personnellement. "Est-ce que vous avez fait vos études ici ? Quand êtes vous arrivé en Belgique ?" font partie des questions qu'il entend fréquemment. "Ou bien carrément, 'est-ce qu'il n'y a pas un autre docteur qui peut s'occuper de moi?'" dit-il avoir déjà entendu.

Des comportements inacceptables que ne peuvent plus tolérer les médecins. Ceux-ci demandent donc que des mesures soient prises par le gouvernement fédéral.

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