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Bientôt une banque de peau pour les grands brûlés à l'hôpital de Loverval: "On la décongèle juste 15 minutes avant"

C’est une première en Wallonie dans le secteur de la santé : une banque de peau va débuter ses activités à l’hôpital pour grands brûlés de Loverval, près de Charleroi. Elle aura pour vocation de prélever de la peau sur les défunts afin de soigner les victimes qui souffrent de graves brûlures. Il y en a 180 chaque année, rien qu’à Loverval. Nos journalistes Justine Roldan Perez et Dominique Sokolowski se sont rendus sur place.

L'hôpital de Loverval, situé à Gerpinnes, aura bientôt une banque de peau pour soigner ses grands brûlés. Dans les étages de l'établissement, Alessio, 4 ans, est installé au centre des grands brûlés de l’IMTR depuis hier soir. En prenant son bain, il a ouvert le robinet d’eau chaude et s’est brûlé les deux pieds au deuxième degré. "On était paniqués donc on est arrivé tout de suite ici, parce que je ne savais pas que je devais le mettre dans l’eau, dans la panique je n’y ai même pas pensé. On est arrivés et on a tout de suite été pris en charge", explique la maman du garçon. Les médecins ont directement appliqué des bandes de peau pour aider à la cicatrisation. Une méthode utilisée fréquemment, qui sera désormais facilitée par l’implantation de la banque de peau au sein même du service des brûlés, une première en Belgique.

Denis Dufrane, le médecin responsable de la banque de peau, nous détaille le procédé utilisé pour la conservation : "La peau est stockée à -80°C, vous allez la décongeler juste 15 minutes avant de l’implanter chez le patient, à 35°C, dans un bain-marie chaud, et votre peau reprend exactement la même texture du moment où vous l’avez prélevée et elle peu directement être placée sans aucune contrainte chez le patient". La suite, c’est le médecin Jean-Noël Vandebenderie, l’infirmer en chef au centre des brûlés de l’IMTR, qui nous l’explique. "On prend la peau de banque qui est dans un emballage stérile et on l’applique sur la brulure, on la fixe avec du sparadrap stérile" dit-il.

Chaque année, le centre a besoin d’environ 30 000 à 50 000 centimètres-carré de peau pour soigner ses patients. Le tissu des donneurs ne peut être greffé à cause des rejets, mais est utilisé comme pansement. La banque de peau n’est pas encore active aujourd’hui, mais elle permettra très bientôt de soigner les 180 grands brûlés que l’hôpital accueille tous les ans.

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