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Pourquoi la grippe est-elle si dangereuse cette année?

Le seuil épidémique de la grippe est atteint. Une grippe de type H3N2 que l’on dit particulièrement agressive, et même mortelle. Alors pourquoi certaines grippes sont plus dangereuses que d’autres? Frédéric Moray va tenter de nous l’expliquer en 90 secondes. 

Eh bien, il n’y a toujours pas de véritable explication aux mutations de la grippe. Tout ce que les scientifiques possèdent ce sont des observations. Par exemple, pour la grippe qui nous concerne cette année, la H3N2, ils savent qu’elle est particulièrement dangereuse... Elle est observée depuis une quinzaine d’années.
C’est la souche la plus meurtrière. A sa dernière apparition en 2014-2015, elle avait fait 217 000 morts en Europe. 

Mais combien de souches de grippes existe-t-il?

Actuellement, on en relève quatre... principales. Les grippes sont classées par type. Il y a la grippe de type 1... C’est la plus dangereuse. Dans cette catégorie se trouve notre H3N2, mais aussi la souche H1N1, qui avait provoqué la crise de la grippe aviaire en 2009. Ensuite, il y a la grippe de type deux. Là aussi deux souches de virus, moins étudiées car nettement moins dangereux. Et enfin, il y a des grippes de  type trois, inoffensives et ne concernant souvent que des cas très isolés.

Et donc actuellement il existe 4 souches de virus principales, quand et comment les détecte-t-on? 

Par des analyses annuelles. En début de chaque saison, des médecins sont chargés d’envoyer leurs prélèvements à un laboratoire de référence. Chaque pays a le sien, mais les conclusions sont systématiquement envoyées pour contrôle dans un centre mondial de la grippe de la zone géographique concernée, situé pour nous à Londres. Là on va pouvoir déceler le type de souche. Parce que cette souche est en mutation incessante. Parfois ce n’est pas grand-chose, une toute petite évolution. Mais parfois les variations sont tellement importantes, qu’il faut conclure à l’apparition d’une nouvelle souche. Et le risque de pandémie, d’épidémie mondiale, est alors très grand. Le risque de mortalité aussi, puisque le vaccin n’a pu être anticipé. C’est ce qu’il s’est passé en 2009 avec l’arrivée du virus H1N1.
 
Mais justement, comment sait-on quel type de vaccins administrer?
 
C’est un pari... Basé à nouveau sur des observations. La grippe apparait chez nous en hiver, mais elle est présente dans l’hémisphère Sud durant les mois qui correspondent chez nous à l’été. Donc, sur base du type de grippe active dans l’hémisphère Sud, l’Organisation mondiale de la santé commande un type de vaccins pour l’hémisphère Nord. Et inversement. Mais il arrive que les deux saisons de grippe ne se ressemblent pas. On se retrouve alors avec un vaccin inapproprié.... Ou on peut aussi avoir un vaccin inefficace alors que la souche a bien été identifiée. Mais elle a tellement muté que notre immunité ne la reconnaît pas. Mais bon, rassurez-vous cette année, le vaccin correspond bien à la souche détectée. 
               

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