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Une assurance pour le cancer du sein fait polémique: "Ce sont des conditions américaines"

Une assurance est désormais disponible en Belgique pour le cancer du sein, des ovaires, des trompes de Fallope, de l'utérus, du col de l'utérus, du vagin ou de la vulve. L'association Think Pink, qui sensibilise au dépistage du cancer du sein, a émis des critiques mercredi au sujet de cette nouvelle assurance. De son côté, AG Insurance affirme que cette assurance offre une couverture à vie.

Les femmes qui souscrivent à l'assurance Femina d'AG Insurance versent une prime de 4 à 24 euros par mois. Si un cancer de ce type est diagnostiqué, elle peuvent prétendre à des compensations de l'ordre de 5.000 à 10.000 euros pour couvrir des frais durant la période de traitement, comme pour l'aide à domicile ou des soins esthétiques.

Mais cette assurance s'adresse aux femmes entre 18 et 50 ans. L'association Think Pink considère d'un oeil critique cette formule. "Ce sont des conditions américaines", réagit l'asbl. "Principalement car les personnes présentant le plus de risques de contracter un cancer n'ont pas accès à cette assurance. Quatre patientes sur cinq ont plus de 50 ans et sont explicitement exclues de l'assurance. De même que celles qui ont déjà contracté un cancer."

Pour l'association, c'est aussi une façon privatiser la santé, en multipliant les assurances au lieu d'inclure certaines choses nécessaires dans la couverture mutuelle. A leurs yeux, cette assurance remet en cause le principe même de la sécurité sociale.


Trop de conditions?

La ministre de la Santé publique Maggie De Block a indiqué sur la VRT qu'elle n'y était pas favorable. "On fait de la sélection en fonction du risque, on exclut les femmes de plus de 50 ans et celles qui ont déjà dû se faire retirer une tumeur sur la poitrine, même si elle était bénigne". AG Insurance fixe tellement de conditions que cette assurance ne sera accessible qu'aux personnes qui n'en auront jamais besoin, estime la ministre.

Interpellé à la Chambre, le ministre de l'Économie et des Consommateurs, Kris Peeters a indiqué qu'il avait demandé à la FSMA, l'autorité des services et marchés financiers, d'examiner cette assurance pour voir si il y avait discrimination ou pas. "Nous constatons que l'inscription pour cette assurance doit être faite avant 50 ans. Si c'est à 49 ans, pas de problème et, là, il y a une garantie à vie... Mais après, ce n'est plus possible. Par conséquent, on peut se demander si il n'y a pas tout un groupe de femmes qui est exclu de cette couverture parce qu'elles ont dépassé l'âge limite. J'ai donc alerté l'autorité des services et des marchés financiers pour lui demander d'examiner rapidement ce produit pour voir si il y a discrimination ou pas", a précisé Kris Peeters.


Une couverture à vie

AG Insurance affirme pourtant dans un communiqué que l'assurance qu'elle propose offre une couverture à vie, qui ne prend pas fin à 50 ans, expliquant que les femmes de plus de 50 ans peuvent donc bel et bien être couvertes par une assurance Femina si elles ont souscrit un contrat avant cet âge.

Launce Gijs, la porte-parole de AG Insurance, tient à préciser que cette assurance n'est pas destinée à couvrir les frais médicaux mais pour des dépenses annexes. "On n'est pas là pour substituer aux assurances officielles, aux mutuelles ou aux frais qui sont pris en charge par la sécurité sociale. Mais on s'est rendu compte que les femmes qui sont concernées ont parfois aussi besoin de se décharger de certains soucis qui ne sont pas liés directement au traitement médical. Elles peuvent allouer ce montant qu'elles reçoivent à ce qu'elles veulent. Une aide-ménagère, une garde d'enfant, des moments pour se reposer ou pour prendre soin d'elles par exemple", a répondu la porte-parole sur les ondes de Bel RTL. 

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