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"Tout le monde descend !" décortique la théorie de Darwin avec humour

Pourquoi la théorie de l'évolution de Darwin est-elle autant controversée ? La pièce de théâtre "Tout le monde descend !" explique simplement l'une des plus importantes découvertes de tous les temps et convoquent avec humour ses plus grands détracteurs.

"Moi et mes potes chercheurs quand on a envie de se marrer on fait des dîners d’obscurantistes", lance aux spectateurs Marie-Charlotte Morin, biologiste et auteure de la pièce. Depuis "l'école gratuite et l’accès au savoir, ils n'ont plus d'excuses, on peut se moquer d'eux".

Présentée au théâtre de la Reine Blanche à Paris jusqu'à fin décembre, la pièce explique, à grands renfort d'exemples concrets, les mécanismes de l'évolution et la théorie de Darwin reconnue par toute la communauté scientifique mais remise en cause par certains.

"Le pari c'était d'expliquer cette théorie correctement et avec humour", explique à l'AFP la jeune femme qui, après sa thèse a fait le choix de la vulgarisation scientifique.

C'est pratique l'humour: "si l'attention chute, hop une vanne et ça repart" et cela permet "d'attirer les gens que la science n’intéresse pas forcement, c'est très marketing comme démarche ! s'amuse Marie-Charlotte Morin, qui ne voit pas pourquoi on ne pourrait pas faire le clown avec des sujets sérieux.

Pendant 1h20 de dialogues impertinents, la biologiste ("Madame je sais tout") porte la voix de la science face à l'acteur et metteur en scène, Alexandre Taesch, multiple visage de l'obscurantisme, du "mec aussi lucide qu'un pécore du Moyen Âge sans éducation", au "croyant qui maintient que Dieu à créé le monde en 3 jours" en passant par les adeptes du finalisme qui attribue des intentions à "Dame Nature".

Pour la jeune femme, qui a remporté le prix du public au concours d'éloquence scientifique "ma thèse en 180s", c'est le rôle de hasard dans l'évolution qui est le plus difficile à faire accepter. "On aime bien l'idée du destin, l'idée de quelqu'un qui nous suit, c'est très humain".

Mais "les moteurs de l'évolution, c'est le hasard et la sélection naturelle, il n'y a là-dedans ni morale, ni intervention d’une intelligence supérieure", martèle la jeune femme devant la salle, petite mais remplie.

"Si le Darwinisme rencontre une si grande résistance de la part des religieux c'est à cause des enjeux moraux cachés derrière la théorie de l'évolution". Mais "nous ne sommes qu'un animal de plus survivant sans aucun dessein du Seigneur".

- "Convaincre avec des mots simples" -

Avec un vidéoprojecteur, deux dinosaures en peluche et la statue géante du pénis d'un coléoptère, pour tout accessoire, Marie-Charlotte Morin et Alexandre Taesch captent l'attention du public en convoquant les Pokemons, Nabilla, Christine Boutin mais aussi les grands théoriciens de l'évolution.

"Quand j'ai commencé à écrire la pièce, je ne pensais pas qu'on serait autant dans l'actualité", explique la jeune femme, critiquant l'administration Trump, qui souhaite tailler dans les crédits de plusieurs missions d'étude du changement climatique et des sciences de la Terre, ainsi que la décision du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan de proscrire la théorie de l'évolution des cursus scolaires.

"Ce sont des gens qui nient des théories scientifiques avérées, qu'ils s'en prennent au climat ou à l'évolution, c'est gravissime", s'inquiète la jeune femme.

Aux Etats-unis, 40% des Américains préfèrent les idées créationnistes à la théorie de l’évolution et en France, ils sont encore 9%, selon l'auteur, citant l'exemple de Ben Carson, un ministre de Trump, qui a par le passé qualifié la théorie de l’évolution de "satanique", et le big bang de "conte de fées".

"Les religieux, les évangélistes vont convaincre les gens avec des mots très simples", note la scientifique. Ils ont trouvé un adversaire de taille avec Marie-Charlotte Morin et sa pièce aussi didactique qu'engagée.

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