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Médicaments innovants : l'AFM-Téléthon va produire à grande échelle

L'AFM-Téléthon va créer une grande usine de production pour développer et commercialiser des médicaments innovants pour les maladies rares, mais qui pourra aussi bénéficier à des maladies fréquentes, a annoncé l'association vendredi.

L'usine, dont la construction débutera l'an prochain sur le site d'Evry en région parisienne, sera opérationnelle en 2019. Le projet associe l'AFM-Téléthon au fonds Société de projets industriels (SPI), géré par la banque publique d'investissement Bpifrance. L'AFM apportera son savoir-faire et investira 36 millions d'euros, tandis que SPI investira 84 millions.

"Cette phase industrielle, qui permettra la commercialisation est une étape indispensable, cruciale, dans ce chemin vers le médicament", selon Laurence Tiennot-Herment, présidente de l'AFM-Téléthon.

"C'est le dernier maillon de cette filière qui permet d'aller de la recherche à la mise sur le marché", ajoute-t-elle.

"Dans les cinq ans qui viennent il devrait y avoir les premiers médicaments mis sur le marché issus des thérapies génique ou cellulaire", indique la présidente de l'association de malades et de parents de malades.

"Cette plate-forme aura en plus vocation à établir des partenariats pour que les savoir-faire soit utiles et utilisés pour des maladies plus fréquentes", précise-t-elle à l'AFP. Elle cite, à titre d'exemple, une maladie dégénérative de la rétine liée à l'âge, la DMLA atrophique (ou "sèche"), la plus fréquente.

Pour les maladies rares, elle évoque des maladies du foie, de l'oeil, neuromusculaires ou encore des déficits immunitaires.

Sur les 6.000 à 8.000 maladies rares, il n'y en a que 1% qui ont un traitement, ce sont à 99% des maladies des orphelines de traitement, rappelle-t-elle.

L'AFM-Téléthon avait déjà créé à Evry le laboratoire Généthon-Bioprod pour les essais cliniques, qui est arrivé à saturation de sa capacité de production.

"Il faut voir plus grand et prévoir de passer à l'industrialisation et à la commercialisation dans les prochaines années des produits jusque-là fabriqués pour des essais sur l'humain", explique Laurence Tiennot-Herment.

"Depuis trois décennies l'AFM soutient la recherche grâce à la générosité publique : depuis le premier Téléthon en 1987, l'AFM a engagé 1,1 milliard d'euros dans la recherche", relève-t-elle.

Ce sera "le plus grand centre européen de développement et production de thérapies géniques et cellulaires" (13.000 m2), ont souligné vendredi dans un communiqué commun les partenaires impliqués dans ce projet.

Ce projet est "à la fois une réponse pour permettre à l'AFM-Téléthon de mener à bien sa mission, tout en permettant l'émergence d'un acteur de référence qui va structurer une filière naissante et créer de nombreux emplois", commente Magali Joessel, directrice de SPI à Bpifrance.

La société sera détenue majoritairement par l'AFM-Téléthon, à hauteur de 54% du capital à sa création, et disposera des fonds propres nécessaires au lancement de son usine de production et au développement de biothérapies innovantes.

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