Accueil Actu

Des scientifiques reconstituent le visage d'une relique attribuée à Marie-Madeleine

Marie-Madeleine avait les pommettes saillantes, les cheveux sombres et le nez proéminent... selon une reconstitution médico-légale de son visage réalisée par des scientifiques à partir de reliques attribuées à cette sainte conservées à Saint-Maximin-La-Sainte-Baume (Var), présentée vendredi à Martigues (Bouches-du-Rhône).

"Nous avons appliqué des méthodes médico-légales et anthropologiques à un crâne considéré comme une des reliques les plus importantes de la chrétienté", a expliqué à l'AFP Philippe Charlier, paléopathologiste et spécialiste français des énigmes médico-historiques, à la tête d'une équipe d'une dizaine de chercheurs de l'université de Versailles (St-Quentin-en Yvelines) qui a travaillé sur le projet pendant un an.

Premier témoin de la résurrection de Jésus, dont elle était une fidèle disciple, Marie-Madeleine est une figure importante des Evangiles et souvent présentée comme une pêcheresse repentie.

"Il n'a pas été possible de sortir le crâne du volumineux reliquaire situé dans la crypte de la basilique", a précisé le chercheur, "mais nous avons eu la chance de travailler sur des cheveux qui étaient anciennement adhérents au crâne et nous avons réalisé près de 400 photos du crâne pour réaliser une reconstruction 3D".

Leurs résultats ont permis de confirmer ceux d'une expertise anthropologique réalisée par le CNRS en 1974, établissant que les reliques appartenaient à une femme, décédée quand elle avait une cinquantaine d'années, de type "Méditerranéen gracile" aux cheveux bruns foncés ou noirs. "Nous avons découvert qu'elle semblait appliquer de l'argile sur ses cheveux --dans un but soit antiparasitaire soit esthétique", ajoute le chercheur.

"Il n'y a pas de certitude que ce soit bien Marie-Madeleine, il est extrêmement difficile d'affirmer l'authenticité de la relique. Ce n'est pas comme pour d'autres figures historiques, par exemple du XVIIe siècle, dont on a des portraits, la descendance, etc.", précise-t-il.

Selon la tradition provençale, Marie-Madeleine aurait vécu une trentaine d'années dans le massif de la Sainte-Baume. Elle aurait été ensevelie par Maximin, devenu évêque d'Aix, à l'endroit où s'élevait en 1279 l'église dédiée à ce saint, dans le village du même nom. L'actuel reliquaire conservant le crâne et un morceau de chair sèche date de 1860. Les premières attaques contestant l'authenticité de ces reliques remontent au XVIIe siècle.

Le docteur Charlier s'est penché ces dernières années sur le crâne de René Descartes, sur une tête momifiée présumée être celle d'Henri IV, ou encore des fausses reliques de Jeanne d'Arc.

À la une

Sélectionné pour vous