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Grossesse: les Français pas encore assez conscients des risques de l'alcool

Trop de Français minimisent encore les dangers d'une consommation faible ou ponctuelle d'alcool sur la santé des enfants à naître, malgré une meilleure prise de conscience à ce sujet, selon une enquête de l'agence sanitaire Santé publique France.

"Plus d'un tiers des Français jugent qu'il existe un risque pour le bébé dès le premier verre d'alcool consommé, contre moins d'un quart en 2015", commente le professeur François Bourdillon, directeur général de Santé publique France à propos de l'enquête rendue publique mercredi à l'occasion de la Journée mondiale de sensibilisation au syndrome d'alcoolisation foetale (SAF) du 9 septembre.

Réalisée en mai auprès de plus de mille personnes de plus de 15 ans, l'enquête montre "une meilleure connaissance du message zéro alcool". L'évolution est "encourageante" mais mérite d'être renforcée.

C'est pourquoi Santé publique France déploie à partir du 9 septembre et durant tout le mois, une nouvelle campagne nationale d'information dans la presse et sur le web, à la fois auprès du grand public et des professionnels de santé. Un message clé "vous buvez un peu, il boit beaucoup" pour promouvoir le principe de précaution "zéro alcool pendant la grossesse".

Selon l'enquête, 44% des personnes interrogées contre 25% en 2015 déclarent spontanément qu'il n'existe pas de consommation d'alcool sans risque pour l'enfant. 64% contre 53% en 2015 savent qu'un verre de vin ou de bière est tout aussi dangereux qu'un verre d'alcool fort.

Un tiers de la population sait que l'alcool comporte des risques tout au long de la grossesse (20% en 2015).

En outre, certaines fausses croyances sont en recul: seuls 21% des Français (27% en 2015) croient encore qu'il est conseillé de boire un petit verre de vin de temps en temps pendant la grossesse.

Aujourd'hui les trois-quarts (75%) des Français se disent choqués par la consommation d'alcool pendant la grossesse alors qu'ils n'étaient que 69% à s'émouvoir de ce comportement en 2015, ajoute Santé publique France.

Les effets néfastes de l'alcool sur la santé de l'enfant, tels les retards de croissance, les anomalies physiques ou encore les troubles de la mémoire, sont également mieux connus, note l'agence sanitaire dans un communiqué.

En France, les chiffres restent "alarmants", s'inquiètent les autorités sanitaires: presque un quart des femmes continuent de consommer des boissons alcoolisées pendant leur grossesse et "environ 8.000 enfants naissent chaque année avec le cerveau lésé par l'alcool", rappelle le ministère de la Santé à l'occasion d'une journée de tables-rondes sur le sujet, inaugurée mercredi par la ministre Agnès Buzyn.

Parmi eux, "plus de 800 présentent un SAF", le syndrome d'alcoolisation foetale (SAF), la forme d'atteinte la plus grave de l'exposition prénatale à l'alcool.

Ces enfants connaîtront des problèmes de neurodéveloppement, qui affecteront leurs facultés cognitives et leur capacité à devenir des adultes autonomes.

"On estime à plus de 600.000 les personnes souffrant de TCAF (Troubles Causés par l'Alcoolisation Foetale) sans le savoir", ajoutent les autorités sanitaires qui ambitionnent d'améliorer la prévention et la prise en charge des personnes atteintes "encore largement balbutiantes en France".

Le dispositif Alcool Info Service (n°vert 0 980 980 930 et le site internet ) propose "un soutien et un accompagnement par des professionnels de santé", rappellent-elles.

  1. alcool-info-service.fr

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