Accueil Actu

Incendies au Portugal et en Espagne : le bilan s'alourdit à 45 morts

Le bilan des feux de forêt qui ont ravagé le Portugal et la région voisine de Galice en Espagne est monté à 45 morts mardi, alors que les pompiers maîtrisaient les derniers foyers d'incendie.

Face à ce nouveau drame, survenu quatre mois après l'incendie le plus meurtrier de l'histoire du Portugal, qui avait tué 64 personnes, le président conservateur Marcelo Rebelo de Sousa a appelé le gouvernement socialiste à "tirer toutes les conséquences de cette tragédie".

"Ces plus de cent morts ne quitteront jamais mon esprit, comme un poids énorme sur ma conscience et sur mon mandat", a-t-il affirmé dans une déclaration solennelle au pays.

41 personnes ont péri dans les incendies dans le nord et le centre du Portugal, selon un dernier bilan de la protection civile.

Deux blessés ont succombé à leurs brûlures, 14 autres restent dans un état grave, a ajouté la porte-parole de la protection civile. Les sept personnes portées disparues ont été retrouvées, de même qu'un bébé qui avait été compté parmi les morts lundi.

Plus aucun foyer important n'était signalé depuis l'aube, les soldats du feu ayant été aidés par la pluie qui s'est mise à tomber dans la nuit. Mais plus de 3.000 pompiers sont restés mobilisés pour éviter toute reprise de feu.

- Le feu, 'un énorme animal' -

Cristiano Ronaldo, l'attaquant vedette du Portugal et du Real Madrid, s'est dit "solidaire avec les familles et les amis des victimes" sur son compte Twitter, en apportant son "soutien aux pompiers qui risquent leur vie pour aider du mieux qu'ils peuvent".

Le Portugal et le nord de l'Espagne s'étaient retrouvés dimanche confrontés à des centaines de départ de feu, attisés par des vents chauds au passage de l'ouragan Ophelia au large de la péninsule ibérique.

En Galice, les flammes ont fait quatre morts avant que l'alerte soit levée mardi matin.

Le gouvernement espagnol a mis en cause des incendiaires, tandis qu'au Portugal la ministre de l'Intérieur Constança Urbano de Sousa dénonçait les négligences criminelles d'habitants qui brûlent des déchets végétaux malgré la sécheresse.

"Avec les énormes projections de flammes et la vitesse des bourrasques, le feu ressemblait à un énorme animal, avançant à pas de géant", a raconté à l'AFP Carlos Fonseca, un professeur de biologie de 42 ans, dans le village de Lufreu (250 km au nord de Lisbonne), dont la moitié a été détruite.

"Cela fait 50 ans que j'habite ici et je n'avais jamais vu un vent aussi violent, certainement des restes de l'ouragan. Voir le feu descendre les monts à une telle vitesse, c'était effroyable", a renchéri José Frias de Almeida, un ancien bûcheron de 81 ans.

- Drapeaux en berne -

Dans les villages des environs, la vie tentait de reprendre son cours. Certains habitants arrosaient leurs terrains afin d'éviter d'éventuelles reprises de feu.

Les pompiers portugais, pour la plupart volontaires, ont connu leur pire saison d'incendies cette année.

Depuis janvier, plus de 350.000 hectares de végétation sont partis en fumée au Portugal, soit quatre fois plus que la moyenne des dix dernières années, selon les estimations du Système européen d'information sur les feux de forêt.

Et surtout, à la mi-juin, le feu de forêt le plus tragique de l'histoire du pays avait fait 64 morts et plus de 250 blessés à Pedrogao Grande, à 100 km au nord de Lisbonne.

Le pays a entamé mardi un deuil national de trois jours, tandis qu'à Bruxelles les drapeaux de la Commission européenne ont été mis en berne en hommage aux victimes en Espagne et au Portugal.

Face aux critiques de ses adversaires sur l'incapacité du gouvernement à prévenir une nouvelle catastrophe, le Premier ministre portugais Antonio Costa a promis de "passer de la parole aux actes" en menant "des réformes profondes" en matière d'aménagement des forêts et de lutte contre les incendies.

Un petit parti de droite, le CDS-PP, a déposé une motion de censure, que la majorité de gauche devrait repousser sans difficulté.

À la une

Sélectionné pour vous