C’est la saison des ouragans dans l’Atlantique. Mais ces dernières années, on a l’impression qu’ils ont été de plus en plus violents et nombreux. Est-ce dû au réchauffement climatique causé par l’homme ? Oui et non, selon Hugues Goosse, climatologue au Earth and Life Institute de l’Université Catholique de Louvain, rencontré par Mathieu Col et Michael Harvie pour le RTLinfo 13h.
Non, ils ne sont pas plus nombreux, au contraire. "Le nombre d’ouragans n’est pas très sensible au réchauffement climatique. On s’attend même à une très légère diminution dans le futur mais grosso modo le nombre d’ouragans va rester stable. C’est un phénomène naturel avec des années où il y a beaucoup d’ouragans et d’autres moins et ça va continuer dans le futur", explique M. Goosse.
Mais oui, ils sont de plus en plus violents. Les records de vitesse des vents enregistrés au fil des années sont parlants :
- 185 km/h pour Carol en 1954
- 230 km/h pour Donna en 1960
- 280 km/h pour Katrina en 2005
- 360 km/h pour Irma en 2017
Par contre, lier cette augmentation de la violence des ouragans au réchauffement climatique serait prématuré. Il pourrait simplement s’agir d’un cycle naturel. "Malheureusement, on manque de recul pour savoir si ça fait partie d’un cycle naturel dans l’Atlantique ou si c’est une tendance à plus long terme", estime le spécialiste, qui conclut en ces termes : "A priori, c’est un phénomène naturel qui pourrait être amplifié par les activités humaines. Mais ce qu’on voit aujourd’hui pourrait très bien être un cas malheureux, extrême, d’une variation naturelle".
La piste du réchauffement climatique reste cependant privilégiée. Car il fait monter la température moyenne des océans, et plus la température de l’eau est élevée, plus l’ouragan a de quoi s’alimenter en énergie. De plus, avec la chaleur atmosphérique, l’eau s’évapore plus et donc les pluies sont plus importantes, amplifiant encore les dégâts. Voilà pourquoi les climatologues s’attendent à un renforcement de la puissance des ouragans dans les prochaines années.
