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La course ultra-rapide de notre galaxie, poussée et tirée à la fois

Elle file, elle file, notre galaxie, à la vitesse phénoménale de plus 2 millions de km/h... L'un des responsables de ce mouvement serait un immense vide extragalactique qui la "pousse", selon une étude publiée lundi.

Personne ne le ressent mais nous sommes constamment soumis à plusieurs sortes de mouvements. La Terre tourne sur son axe à la vitesse d'environ 1.600 km/h, elle tourne autour du Soleil à 100.000 km/h, le Soleil orbite autour du centre de la Voie lactée à 850.000 km/h. Et notre galaxie navigue à près de 2,3 millions de km/h, soit 630 km par seconde.

Depuis quarante ans, les astrophysiciens tentent de comprendre ce qui cause le déplacement de la Voie lactée et sa direction.

A la fin des années 1980, les soupçons se sont portés sur une région d'une demi-douzaine d'amas riches en galaxies - dont l'amas du Centaure - située à 150 millions d'années-lumière de nous. Cette zone très dense en matière attire, sous l'effet de la gravitation, toutes les galaxies d'une certaine région de l'Univers, dont la Voie lactée. Les astronomes l'ont baptisée le "Grand attracteur".

"Mais la direction ne correspondait pas exactement", explique à l'AFP Daniel Pomarède, ingénieur-chercheur au CEA (Commissariat à l'énergie atomique) français, co-auteur de l'étude parue lundi dans Nature Astronomy.

Les astronomes ont alors porté leur attention sur une entité plus massive et plus lointaine, située derrière le "Grand Attracteur": la Concentration d'amas de galaxies de Shapley, située à 600 millions d'années-lumière de nous. Elle compte plus de deux douzaines d'amas de galaxies.

Problème: ces deux "attracteurs", qui tirent notre galaxie, ne suffisent pas à expliquer totalement son mouvement qui ne pointe pas exactement dans leur direction, comme cela devrait être le cas.

L'hypothèse de l'existence d'un "vide" extragalactique, quasiment dépourvu de matière visible et invisible, a alors commencé à être avancée.

"Si vous créez un vide dans une région de l'Univers, les éléments qui se trouvent en périphérie vont s'éloigner car ils vont être attirés par d'autres régions sous l'effet de la gravitation", explique Daniel Pomarède.

Menée par Yehuda Hoffman, de l'Université hébraïque de Jérusalem, l'équipe internationale d'astrophysiciens, qui comprend également Hélène Courtois (CNRS) de l'Université Lyon 1, a étudié de près les courants des galaxies en mouvement.

"En cartographiant en 3D les courants des galaxies à travers l'espace, nous avons découvert que notre Voie lactée s'éloignait à grande vitesse d'une vaste région très peu dense, jusqu'alors non identifiée", souligne Yehuda Hoffman.

"Non seulement notre galaxie est tirée vers la Concentration de Shapley mais elle est aussi poussée" par ce vide, qui joue le rôle de "repousseur", ajoute-t-il.

Cette découverte "permet d'expliquer à la fois la direction et l'amplitude" du mouvement de notre galaxie, relève Daniel Pomarède.

"L'attracteur et le repousseur contribuent de manière à peu près égale au mouvement de notre galaxie", précise-t-il.

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