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La future Ariane 6 consacrée par un premier contrat de lancement de satellites

Le futur lanceur européen Ariane 6 a obtenu une première consécration avec l'annonce jeudi d'un contrat de lancement de satellites pour le système de navigation européen Galileo qui devrait en susciter d'autres sur le marché commercial.

"C'est un jour très important pour Ariane. C'est le premier contrat ferme d'Ariane 6", s'est félicité Stéphane Israël, le PDG d'Arianespace.

"Ca consolide la position d'Ariane 6 vis-à-vis de l'ensemble des acteurs" institutionnels et commerciaux, a-t-il ajouté auprès de l'AFP. C'est un signal de confiance dans le lanceur, dans le fait que le programme sera à l'heure, tant vis-à-vis des autres acteurs institutionnels que du marché."

"C'est une bonne journée pour l'Europe spatiale", a-t-il résumé.

Le futur lanceur européen, qui est destiné à remplacer l'actuelle Ariane 5, entrera en service en 2020.

Dans le cadre du contrat annoncé jeudi, Ariane 6 placera en orbite quatre nouveaux satellites de la constellation Galileo, le système de navigation européen financé par l'UE. Ce système, plus précis que le GPS américain, devrait être pleinement opérationnel en 2020.

Les lancements sont prévus entre fin 2020 et mi-2021 avec deux Ariane 62, "la version du nouveau lanceur européen la plus adaptée pour cette orbite" dotée de deux propulseurs.

Chaque mission emportera deux satellites afin de poursuivre le déploiement de la constellation. Les satellites, d'une masse d'environ 750 kg, circuleront sur une orbite moyenne à 23.222 kilomètres d'altitude.

Ce contrat ne signifie toutefois pas que ce lancement sera le premier opéré par Ariane 6, dont le tir inaugural est programmé pour le 16 juillet 2020. "C'est bien le premier contrat, mais il y aura eu un ou deux lancements avant", a fait valoir Stéphane Israël.

Mais pour lui, il est d'autant plus important qu'il a été "co-décidé par la Commission européenne et l'ESA (l'Agence spatiale européenne, ndlr), deux acteurs clés du destin institutionnel d'Ariane 6. Donc de ce point de vue, c'est deux fois une bonne nouvelle", a-t-il estimé.

De plus, a-t-il souligné, ce contrat répond à la demande des acteurs industriels de la filière spatiale en Europe qui réclament des institutions et Etats membres de l'Union européenne qu'ils s'engagent sur un nombre minimal de lancements institutionnels auprès d'eux en échange de tarifs plus compétitifs pour chaque lancement.

- Intérêt "très fort" -

"Cela augure bien de ce qui pourra être formalisé comme achat groupé de la part de l'ensemble des acteurs européens. On peut parler d'un premier pas dans cette direction", a déclaré M. Israël et précisant que "ces deux lancements auront vocation à prendre place" dans ce cadre.

A plus court terme, ce contrat "consolide la position d'Ariane 6" vis-à-vis des acteurs du marché commercial, a déclaré Stéphane Israël.

Ariane 6, dont le maître d'oeuvre est ArianeGroup, a été lancée pour répondre à la concurrence notamment américaine avec SpaceX. Elle sera 40% moins chère à produire que l'actuelle Ariane 5 tout en s'appuyant sur l'héritage de sa devancière, qui a réalisé avec succès 80 lancements d'affilé.

La transition entre les deux lanceurs s'étalera de 2020 à 2023.

Dotée de deux propulseurs, la version Ariane 62, avec une capacité d'emport de 5 tonnes, est destinée aux clients institutionnels. Avec ses quatre propulseurs, Ariane 64 aura une capacité d'emport de 10,5 tonnes et ciblera le marché des satellites commerciaux.

"Le programme (Ariane 6) est à l'heure, les clients institutionnels viennent de souscrire un premier engagement, et je peux vous dire qu'au terme de cette semaine de discussions avec les clients commerciaux, l'intérêt est très fort de la part des acteurs GTO (satellites en orbite géostationnaire, ndlr) et des constellations (satellitaires) pour Ariane 6", a assuré Stéphane Israël.

"Nous avons des discussions précises avec plusieurs clients pour le premier lancement d'Ariane 6 et pour des lancements qui pourraient intervenir en 2021", a-t-il ajouté. "Il n'est pas hors d'atteinte que cela se produise avant la fin de l'année."

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