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Le CNRS face à un besoin urgent de financement

Il est "urgent" que "les budgets du CNRS soient augmentés de manière très significative", selon un rapport d'évaluation externe de l'organisme de recherche rendu public mercredi.

"La mission première du CNRS, soit le financement à long terme de programmes de recherche fondamentale non dirigée est menacée", note le rapport. "Il est donc urgent que les budgets du CNRS soient augmentés de manière très significative".

"On sait que ce n'est pas simple (en période de restriction budgétaire, ndlr) mais si on pense à long terme, au futur d'une société, je pense qu'investir dans le recherche et l'innovation peut être gagnant", a expliqué à des journalistes le chercheur canadien Rémi Quirion, président du comité consultatif international chargé d'évaluer le CNRS, à la demande de son président.

Les membres du comité évaluent à "300-400 millions d’euros par an" la rallonge nécessaire pour que l'organisme français de recherche publique puisse "assurer pleinement sa mission".

"Il faut réinvestir de manière durable, sur plusieurs années", a assuré le secrétaire d’État à l'Enseignement supérieur et à la recherche, Thierry Mandon.

"Les budgets du CNRS sont plafonnés depuis plusieurs années, ceci ayant des impacts majeurs sur le remplacement et le recrutement du personnel, sur le financement à long terme de programmes de recherche à risque mais des plus innovants, sur l'appui aux projets de recherche des jeunes chercheurs", selon le document d'une cinquantaine de pages.

"On a besoin en recherche de prendre des risques même si des fois ça ne fonctionne pas", a expliqué Rémi Quirion. "Au cours des dernières années, la marge financière du CNRS était assez limitée, ce qui fait que cette prise de risque est en danger."

Pollution, changements climatiques, changements démographiques, sécurité alimentaire, cybersécurité et radicalisation, le document énumère les "grands défis de société" face auxquels "il faut développer de nouvelles approches, des programmes de recherche novateurs et interdisciplinaires" actuellement limités faute de budget.

Pour ce qui est des menaces qui pointent, les neuf chercheurs internationaux du comité parlent notamment du "décrochage de la science française" ou encore de "la crise de l’emploi scientifique et la désaffection des jeunes pour les métiers scientifiques".

"La crise on la subit tous. Nous avons pris notre part de la contrainte", a assuré le président du CNRS, Alain Fuchs. "Dans la durée, au delà de 10 ans, 15 ans... si les choses continuent comme ça, on est en risque de décrochage scientifique sur certains sujets." "Il n'y a pas beaucoup de façon de gérer la pénurie, il faut abandonner un certain nombre de pans de la recherche", a-t-il ajouté.

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