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La propagation de la maladie de Lyme dans la population est sous-estimée selon des médecins: "Un scandale sanitaire!"

Le professeur Christian Perronne et une centaine de médecins ont lancé un appel au ministre français de la Santé par l'intermédiaire du magazine L'Obs. Ils réclament notamment la mise en place de méthodes efficaces de diagnostic de la maladie de Lyme chronique. Selon eux, l'étendue parmi la population de cette affection causée par la bactérie Borrelia (elle-même souvent accompagnée d'autres bactéries et parasites) et transmise par la tique est largement sous-estimée. Les tests actuels ne permettent pas de détecter la présence de la maladie chez des nombreuses personnes, selon ces médecins. Des personnes qui finissent parfois par se retrouver dans les ailes psychiatriques des hôpitaux alors qu'elles devraient être traitées aux antibiotiques pour venir à bout de la Borrelia et guérir.

Pourquoi dans les ailes psychiatriques? Parce que, si elle n'est pas soignée, la maladie de Lyme peut amener à la paralysie et la démence. "Aujourd’hui, les patients atteints de maladies vectorielles à tiques sont renvoyés de service en service, traités pour des pathologies qui ne sont pas les leurs : fibromyalgie, sclérose en plaques, démence... Je ne vois que ça, des faux diagnostics ! Et, pendant ce temps, leurs symptômes s’aggravent. Ce sont des histoires terribles. Certains finissent par se suicider. J’ai sorti des gens de l’asile ou de leur brancard avec un traitement prolongé d’antibiotiques. Ils en étaient arrivés là parce qu’on avait nié leur pathologie", relate le professeur dans un entretien publié dans L'Obs. Et sa conclusion va loin: "C’est un scandale sanitaire", tonne-t-il.

Parfois aussi, on estime que le malade est guéri mais les soucis de santé reviennent plus tard. "J’ai soigné ces malades avec trois semaines d’antibiothérapie, selon le protocole officiel, mais beaucoup rechutaient. Je voyais bien que ça ne suffisait pas. La maladie nécessite des soins plus longs. Ce que j’ai fait. J’ai découvert alors que le corps médical ne voulait absolument pas entendre parler de la chronicité de cette maladie. J’ai été moqué, jusque dans mon propre service", raconte le docteur Perronne.

Face à la propagation des contaminations par la tique, ces docteurs estiment qu'il y a urgence. Ils réclament des tests de diagnostics fiables, une vraie prise en charge des malades et un financement de la recherche.

> LIRE L'ENTRETIEN COMPLET AVEC LE PROFESSEUR PERRONNE DANS L'OBS

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