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Montreuil: la police déloge des habitants qui bloquaient une usine jugée toxique

La police a délogé jeudi à Montreuil (Seine-Saint-Denis) une dizaine de riverains et parents d'élèves qui bloquaient depuis lundi l'accès à une usine dont ils exigent la fermeture en raison de sa toxicité supposée, a-t-on appris de sources concordantes.

L'intervention des effectifs du commissariat de Montreuil, avec le renfort de CRS, s'est déroulée vers 7h15 et n'a pas donné lieu à des violences, a indiqué à l'AFP une source policière.

"Nous avons ordre d'interdire les blocages pour permettre aux employés d'entrer sur le site" de la SNEM (Société nouvelle d'eugénisation des métaux), spécialisée dans le traitement chimique de pièces destinées aux groupes aéronautiques Airbus et Safran, située au centre de Montreuil, a ajouté cette source.

Mercredi, la préfecture de Seine-Saint-Denis avait dénoncé dans un communiqué une action "illégale", car non déclarée en préfecture et constituant un délit d'entrave, et "infondée" compte tenu des "échanges approfondis entre les services de l’État, la mairie et les riverains" sur ce sujet.

De leur côté, les habitants mobilisés pour la fermeture de l'usine, dont des parents d'élèves scolarisés dans les écoles voisines, ont dénoncé avec force cette intervention.

"Au lieu d'appliquer le principe de précaution", le préfet "choisit la force pour protéger l'activité de l'usine", lui permettant ainsi de "continuer à intoxiquer +légalement+", ont-ils affirmé dans un communiqué.

En réponse, des parents d'élèves ont occupé brièvement les locaux administratifs des trois écoles voisines de l'usine.

Ils annoncent leur intention de saisir le procureur de la République pour "cette mise en danger de la vie d'autrui".

Depuis des années, des habitants du quartier s'inquiètent de la présence de cette usine et leur mobilisation a pris une nouvelle tournure après qu'une leucémie a été diagnostiquée chez un écolier du quartier en juin.

Les autorités ont lancé une série de contrôles et d'analyses pendant l'été. L'exploitant a notamment été mis en demeure de modifier son système de ventilation et d'améliorer sa gestion des déchets.

Mais, selon la préfecture de Seine-Saint-Denis, "aucun élément ne démontre aujourd'hui l'existence d'un danger pour les riverains" qui "nécessiterait de procéder à la fermeture de cette dernière".

Sans convaincre les opposants, qui ont dénoncé jeudi, sur la base d'un rapport publié lundi de l'Agence régionale de santé (ARS) et dont l'AFP a eu connaissance, la concentration trop élevée en "chrome 6" à l'intérieur de l'usine. Ce produit chimique réputé toxique doit être interdit le 21 septembre dans le cadre d'une directive européenne.

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