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Sciences: un "office de l'intégrité" contre les "pratiques discutables"

Fraudes scientifiques, fabrications de données, plagiats et "pratiques discutables": la France s'est dotée mercredi d'un Office français de l'intégrité scientifique (OFIS) pour s'attaquer à ces manquements.

"Une vraie politique dans ce domaine est une nécessité au moment où la science est contestée et, en même temps, où le pacte entre la nation et la science doit être renouvelé (...) si on veut solliciter dans la durée les financeurs publics", a déclaré le secrétaire d’État à l'Enseignement supérieur et à la Recherche Thierry Mandon en installant l'OFIS.

La création de l'OFIS était une des principales propositions d'un rapport sur l'intégrité scientifique présenté en juin par Pierre Corvol, administrateur honoraire du Collège de France, qui qualifie le problème de "systémique", "de l'ensemble de la communauté".

Le rapport faisait état en France, en cinq ans, de 46 plagiats, 5 fabrications des données et 22 falsifications. Auxquels s'ajoutent les "pratiques discutables": les "petits manquements", "le bricolage des résultats", "l'embellissement des données".

Implanté au sein du Haut conseil de la recherche et de l'enseignement supérieur (HCERES), l'OFIS, structure indépendante, tiendra lieu "d'observatoire et de référence pour toutes les questions relatives à l'intégrité" et s'assurera également que des formations sur l'intégrité sont mises en place.

"Un certain nombre de jeunes collègues ne se rendent pas compte qu'ils fraudent, qu'ils font quelque chose qui ne doit pas être fait", souligne Pierre Corvol.

L'OFIS comportera un Conseil de l'intégrité scientifique, composé de 9 à 11 personnalités, et une équipe opérationnelle dotée d'un directeur.

"Cette structure pourra émettre des avis et des recommandations", précise un vadémécum. Elle sera une "plate-forme de réflexion" et un "observatoire".

Une typologie officielle des différents types de manquements qui vont de la fraude (fabrication ou falsifications de données, plagiat) aux pratiques douteuses (embellissements des données, l'omission ou l'addition d'un auteur ...) devrait également permettre un traitement "équitable et homogène" dans tous les établissements de recherche.

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