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Strasbourg: jugé après le décès d'un adolescent, un chirurgien réfute toute faute

Un chirurgien, poursuivi pour "homicide involontaire" après le décès d'un jeune patient à l'hôpital en 2008, s'est vivement défendu lundi de toute faute ou négligence, au premier jour de son procès devant le tribunal correctionnel de Strasbourg.

Le Dr Raphaël Moog, 46 ans, spécialisé en chirurgie pédiatrique viscérale à l'hôpital de Strasbourg-Hautepierre, est jugé pour avoir trop tardé à pratiquer l'ablation de la rate du jeune Maxime Walter, 15 ans, ce qui, selon plusieurs expertises, aurait pu le sauver.

"La plupart des études concernant les enfants insistent sur l'intérêt du traitement non opératoire", c'est-à-dire que le praticien doit "essayer de garder la rate (du patient) pour éviter les infections", du fait du rôle joué par cet organe dans le système immunitaire, a exposé le prévenu, très combatif à la barre du tribunal.

L'adolescent, qui s'était gravement blessé un dimanche matin de septembre 2008 lors d'un entraînement de VTT, avait agonisé plus de deux jours à l'hôpital. Souffrant d'une importante hémorragie interne, le jeune sportif avait été abondamment transfusé, mais son état avait empiré d'heure en heure.

Le Dr Moog, qui était d'astreinte le jour de l'accident mais avait tardé à se rendre à son chevet, n'avait finalement pratiqué l'ablation de la rate que le lendemain matin, ce qui n'avait pu empêcher le décès.

"L'ensemble de notre équipe a été très affectée" par cette issue fatale, a assuré le chirurgien. "Nous faisons tout notre possible pour sauver la vie des enfants qui nous sont confiés", a-t-il ajouté.

Dans des échanges parfois très vifs avec la présidente du tribunal, le chirurgien a justifié son choix de ne pas se déplacer en urgence au chevet du jeune patient. Au vu des premières informations qui lui avaient été transmises par l'équipe médicale, l'état de Maxime lui paraissait "stable", a-t-il expliqué, soulignant qu'il faisait confiance à l'anesthésiste qui avait examiné le garçon.

Lors d'une astreinte, "on ne peut pas se déplacer chaque fois qu'on nous appelle pour vérifier ce qu'on nous dit", a-t-il fait valoir.

Cet anesthésiste, ainsi qu'une pédiatre, avaient initialement été poursuivis également dans ce dossier, avant de bénéficier d'un non-lieu.

Le tribunal doit entendre lundi après-midi plusieurs experts cités par la famille du jeune cycliste. Les parents, qui se sont battus pendant des années pour obtenir un procès, auraient souhaité que le praticien soit jugé pour "homicide volontaire".

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