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Galileo: l'Europe réussit le lancement de deux nouveaux satellites

L'Europe a réussi dans la nuit de vendredi à samedi le lancement de deux nouveaux satellites Galileo, sept mois après un raté qui avait entraîné un nouveau retard pour ce programme concurrent du GPS américain.

"Je suis ravi (...), de vous dire que Adam et Anastasia sont bien sur l'orbite où ils devaient être", a annoncé Stéphane Israël, le PDG d'Arianespace, la société chargée d'organiser le tir. "C'est donc un plein succès", a-t-il ajouté sous les applaudissements.

Selon l'Agence spatiale européenne (ESA), les satellites ont été largués "sur leur orbite cible, à une altitude proche de 23.500 kilomètres, 3 heures et 48 minutes après la mise à feu du lanceur".

Une fusée russe Soyouz emportant le septième (Sat-7) et le huitième (Sat-8) satellites de la "constellation", prévue pour en compter 30, avait décollé depuis la Guyane française à 21h46 GMT, l'heure prévue.

Fregat, le quatrième étage de la fusée, a placé sans encombre sur leur orbite visée les deux satellites fabriqués par la société allemande OHB.

"Ce lancement marque la reprise du déploiement de la constellation Galileo", a souligné le directeur général de l'ESA, Jean-Jacques Dordain, cité dans le communiqué de l'ESA.

"Nous avons franchi une étape supplémentaire pour doter l'Europe d'un système mondial de navigation par satellite", a souligné dans un communiqué la commissaire européenne à l'Industrie, Elzbieta Bienkowska.

"Galileo a renoué avec le succès. Et ce succès va continuer et s’amplifier puisque nous venons de qualifier Ariane 5 pour lancer les futurs satellites Galileo", a déclaré Jean-Yves Le Gall, président de l'agence spatiale française CNES et coordonnateur interministériel pour ce programme européen. "Cela va nous permettre de déployer la constellation plus rapidement et plus sûrement", a-t-il dit dans un communiqué.

Décidé au début des années 2000, Galileo vise à rendre l'Europe indépendante du GPS (Global Positioning System) américain, qui rend de multiples services notamment dans les domaines routier, maritime. Mais au fil des ans, le programme a accumulé les retards pour des raisons diverses et les coûts se sont alourdis.

Le 22 août, il avait subi un sérieux revers lorsque Fregat a placé sur une mauvaise orbite deux satellites, Sat-5 et Sat-6. Une commission d'enquête a établi que le problème avait été provoqué par un gel du carburant lié à un design imprécis sur des tuyaux d'alimentation de Fregat. Des actions correctrices ont été effectuées.

- Pleinement opérationnel en 2020 -

Fin janvier, la Commission européenne, qui finance à 100% Galileo, a fini par donner son feu vert à une reprise des tirs par Soyouz.

D'après l'agence, "quatre autres satellites Galileo actuellement à l'essai ou en fin d'intégration doivent encore être lancés dans le courant de 2015".

Galileo doit à terme compter 30 satellites.

Quatre satellites "test" réalisés par un consortium dirigé par Airbus Defence and Space (ex-Astrium) ont été lancés en 2011 et 2012. Mais l'un d'entre eux a rencontré un problème et il ne peut fonctionner correctement pour la fonction navigation.

La Commission européenne a également acheté 22 satellites fabriqués par OHB.

L'Europe espère que dès la fin 2016, Galileo aura 14 satellites en orbite et qu'il pourra rendre ses premiers services aux utilisateurs, en apportant un plus à ceux offerts par le GPS, les deux systèmes étant compatibles.

L'objectif de la Commission européenne est que la constellation Galileo soit totalement opérationnelle en 2020.

"La mission Galileo est remplie avec 24 satellites mais nous souhaitons avoir six satellites de rechange", explique Didier Faivre, directeur du programme Galileo à l'ESA.

Pour le moment, l'Europe a acheté 26 satellites. Elle va donc devoir en commander d'autres d'ici le début de l'année prochaine.

Le programme Galileo a déjà coûté environ cinq milliards d'euros. Pour la période 2014-2020, l'Europe a prévu de dépenser sept milliards d'euros.

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