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USA: nouvelle polémique autour de la hausse du prix d'un médicament

L'augmentation rapide d'un médicament antihistaminique fréquemment prescrit pour les enfants crée une nouvelle polémique aux Etats-Unis, un sénateur républicain ayant demandé au laboratoire Mylan qui le commercialise de justifier cette hausse.

"Dans le cas d'EpiPen, je suis préoccupé par la forte hausse du prix qui pourrait réduire l'accès à un médicament essentiel", a écrit le sénateur Chuck Grassley à Heather Bresch, la PDG de Mylan dans une lettre rendue publique. Il précise qu'il a été contacté par certains de ses électeurs de l'Etat de l'Iowa (centre) se plaignant d'avoir dû payer plus de 500 dollars pour un auto-injecteur alors que leur durée de péremption est d'un an ce qui implique des remplacements fréquents.

Une autre sénatrice, la démocrate Amy Klobuchar (Minnesota) a pour sa part appelé la Commission fédérale de la Concurrence (FTC) a ouvrir une enquête sur l'augmentation du prix de l'EpiPen.

L'EpiPen (BIEN: EpiPen) est utilisé dans le cas d'allergies sévères et notamment pour les enfants. Selon le New York Times, son prix est passé progressivement de 100 dollars à plus de 600 dollars entre 2007 et mai dernier.

Le groupe pharmaceutique français Sanofi avait retiré l'an dernier du marché américain un produit concurrent, le Auvi-Q suite à des problèmes de dosage et laissant de ce fait l'EpiPen en situation de quasi-monopole sur le marché américain.

Les laboratoires Mylan ont répondu dans un communiqué qu'ils avaient mis un programme de coupon qui permettait à 80% des personnes devant utiliser ce médicament de ne rien avoir à débourser pour l'acheter ainsi qu'un autre programme de distribution dans les écoles portant sur 700.000 auto-injecteurs depuis 2012.

Cela n'empêchait pas le titre de Mylan de baisser fortement sur la Bourse électronique Nasdaq. Le titre perdait 3,84% à 46,06 dollars vers 14h15 GMT.

Le débat sur le prix des médicaments fait rage depuis plusieurs mois aux Etats-Unis et plusieurs auditions ont déjà été organisées au Congrès sur ce thème. La candidate démocrate à l'élection présidentielle de novembre, Hillary Clinton, a indiqué qu'elle entendait mettre en place une législation sur la question si elle était élue.

Les laboratoires Turing avaient notamment augmenté il y a un an de quelque 5.000% le prix d'un médicament, le Daraprim, utilisé contre le paludisme et des co-infections du sida. Depuis, l'ex-PDG de Turing, Martin Shkreli, a été inculpé pour des motifs différents et est en attente de son procès.

Un autre laboratoire, le canadien Valeant, qui avait aussi pratiqué des augmentations rapides du prix pour plusieurs de ses médicaments, a été la cible d'accusations de manipulations comptables et a vu son titre fortement chuter en Bourse. Son PDG, Michael Pearson, avait démissionné au printemps.

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