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Vous croyez qu'un ou deux degrés de plus sur Terre, ce n'est pas grave? Lisez ceci...

L’enjeu du grand sommet sur le climat à Paris est de taille. Les scientifiques prédisent une hausse des températures de plusieurs degrés, d’ici 2100. Depuis le début de l’ère industrielle, la température moyenne, sur Terre, a déjà augmenté de près d’1 degré. Cela paraît peu et pourtant, vous allez le voir, les conséquences, déjà observées, et les effets attendus, à moyen terme, sont considérables. Olivier Pierre et Pierre Haelterman font le point pour le RTLINFO 19H.

Les régions polaires sont sous la loupe des scientifiques. Elles sont le lieu de nombreuses recherches et pour cause, c’est dans ces régions, pourtant reculées, que l’augmentation des températures est plus marquée. Conséquence du réchauffement de l’air et des océans, le bilan total des glaciers de la planète est aujourd’hui négatif. Il y a plus de glace qui disparaît que de glace qui se forme. La fonte des glaces et la dilatation thermique des océans entraînent une élévation du niveau marin. Il a augmenté de 2mm par an au cours du 20e siècle. Depuis 1990, il monte de 3mm par an, soit 30cm en un siècle. Selon un scénario optimiste, c’est-à-dire si la calotte glacière du Groenland ne disparaît pas, les scientifiques prévoient une élévation de 50cm d’ici 2100. "C’est vrai que ça a l’air d’être peu d’avoir une cinquantaine de centimètres à l’échelle du ciel, mais 50cm, quand on voit la hauteur des digues, la probabilité d’avoir des inondations côtières va augmenter fortement si on ne prend pas des mesures", explique Hugues Goosse, climatologue au Earth and Life Institute (UCL). 


De grandes villes d'Europe aussi menacées

Une hausse d’un mètre du niveau des mers toucherait directement une personne sur 10 dans le monde, soit 600 à 700 millions de personnes. "La majorité des gens habitent dans des régions qui sont proches du niveau marin. Les grandes villes, aussi en Europe, Londres, Amsterdam, Anvers, Copenhague, sont toutes des villes qui sont proches du niveau marin et aussi situées à des estuaire", explique Franck Pattyn, co-directeur du laboratoire de glaciologie.


Sécheresse, inondations, vagues de chaleur: un tas de conséquences

Au fil des connaissances et des différents rapports du GIEC, les choses se précisent. Selon les efforts réalisés ou pas pour limiter les émissions de gaz à effet de serre, la température du globe devrait augmenter d’1,5° à 4,5° par rapport à 1850. Hausse des températures, et donc de l’évaporation, provoqueront d’autres conséquences que l’élévation du niveau marin. "C’est aussi l’intensification des pluies qui est associée au réchauffement, avec les risques d’inondations qui y sont associées. Ce sont aussi les sécheresses dans d’autres régions qui sont prolongées, ce sont les vagues de chaleur qui menacent la santé humaine, toute une série de paramètres de l’habitabilité de la Terre qui sont menacés", explique Jean-Pascal Van Ypersele, climatologue au Earth and Life Institute (UCL).


Les récifs coralliens en danger: pourquoi c'est grave?

L’augmentation du CO2 dans l’atmosphère provoque également une acidification des océans. En un siècle, l’océan s’est acidifié à une intensité et à une vitesse sans précédent depuis 25 millions d’années. L’acidification et le risque accru d’ouragan menace les récifs de corail. "On présume que d’ici à 2100, de l’ordre de 60% des récifs coralliens auront régressé de façon tout à fait significative. Les plus pessimistes diront même que 60% auront disparu", explique Philippe Dubois, biologiste marin, directeur de recherche FNRS à l’ULB.

La perte des récifs coralliens privent ainsi l’océan d’importants puits de carbone. L’acidification et le réchauffement de l’océan menacent nombre d’espèces marines, source d’alimentation humaine. Face aux dérèglements climatiques, les scénarios du climat futur varient du plus optimiste, au plus pessimiste, mais le climat a déjà changé.

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