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90 secondes pour comprendre: l'aide aux sans-abris a-t-elle diminué à cause de la "crise des migrants"?

Frédéric Moray parlait de l’aide aux sans-abris ce matin sur Bel RTL.

Ce matin, la chronique "90 secondes pour comprendre" tentait de répondre à cette question très souvent posée: l’aide aux sans-abris a-t-elle diminué à cause de la "crise des migrants"? Et la réponse est non. Il n’y a pas de liens structurels entre les deux problématiques. En gros, il ne s’agit pas d’un vase communiquant. On ne retire pas à l’un ce que l’on donne à l’autre...

Au niveau financement public, ce sont essentiellement les CPAS qui gèrent les sans-abris en Belgique, via des primes sociales ou les revenus d’insertion qui leur sont octroyés. D’après la Fédération des CPAS de Belgique, on n’a pas touché à cette enveloppe. L’aide aux sans-abris serait donc toujours la même. Mais c’est un montant difficile à obtenir, car les CPAS ne font pas de distinction entre leurs bénéficiaires sans abri et les autres. 

Mais justement, les CPAS se plaignent d’avoir de plus en plus de charges et de ne pas recevoir de moyens supplémentaires nécessaires. C’est vrai que la Fédération des CPAS est toujours en négociation, tant avec le gouvernement fédéral, qu’avec les gouvernements régionaux, pour un refinancement. Mais cela concerne surtout les surcoûts liés à l’afflux important de citoyens exclus du chômage. Les CPAS réclament une réévaluation du coût de cette prise en charge, notamment en termes de personnel.

Pour ce qui est de la problématique des réfugiés, le Gouvernement est tenu, par des conventions internationales, d’octroyer un revenu minimum aux réfugiés qu’il accueille sur son territoire. Les CPAS vont donc recevoir en 2016, une enveloppe supplémentaire de 172 millions d’€. Cela correspond à une estimation : 23 000 réfugiés devraient être acceptés au cours de l’année 2016, soit 70 % des dossiers introduits par les demandeurs d’asile. Un montant qui couvrira le paiement d’un revenu d’intégration et l’aide médicale d’urgence.

Par contre, les CPAS réclament là aussi plus de moyens pour tous les frais indirects. Par exemple, la première démarche du réfugié en ordre de papier sera de se trouver un logement, les CPAS risquent de devoir assumer le premier loyer ou les premiers frais scolaires. Une enveloppe de 17 millions d’€ est pour le moment promise aux CPAS pour ces frais indirects, mais selon eux ce sera nettement insuffisant. Des négociations sont donc là aussi toujours en cours.

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