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Accident de TGV en Alsace: la motrice a percuté un pont avant de dérailler

Les enquêteurs ont avancé dimanche un premier scénario de l'accident d'une rame d'essai de TGV samedi en Alsace, faisant 11 morts et 37 blessés, qui a percuté un pont avant de dérailler.

A Eckwersheim (Bas-Rhin), plus aucun corps ne se trouvait sur le site de l'accident, selon le procureur-adjoint du parquet de Strasbourg Alexandre Chevrier, mais des opérations de levage de parties de la rame étaient toujours en cours.

"Aucun corps n'a été retrouvé", a-t-il dit: "Seuls des morceaux de corps pouvant appartenir aux victimes recensées" ont été découverts.

Selon le procureur-adjoint du parquet, des boîtes noires de la rame ont été retrouvées sur les lieux.

"Mises à l'abri aux fins d'exploitation", elles constitueront "un élément extrêmement important pour comprendre ce qui a pu se passer", a-t-il dit.

Dans la journée, à l'aide d'une grue et de câbles d'acier accrochés à la rame, les secouristes ont sorti de l'eau la motrice arrière et une voiture, sous les regard de dizaines de promeneurs médusés.

Les opérations se poursuivaient dans la soirée avec le treuillage d'un dernier morceau à cheval sur la berge et un bras du canal de la Marne au Rhin, au nord-ouest de Strasbourg.

Selon les pompiers, les opérations devaient s'achever dimanche à minuit.

Le patron de la SNCF Guillaume Pepy a évoqué "un choc énorme" pour la société de transport ferroviaire, qui n'avait jamais connu de déraillement mortel dans l'histoire du TGV depuis sa mise en service en 1981.

Les onze tués faisaient partie d'une équipe d'une cinquantaine de techniciens et cheminots à bord de la rame, qui effectuait un essai sur la ligne LGV destinée à relier Paris à Strasbourg en 1H48 à partir d'avril 2016, contre 2H20 actuellement.

"Il est raisonnable de penser" que la mise en service de cette ligne sera reportée, a affirmé dimanche Jacques Rapoport, président délégué du directoire de la SNCF.

Le dernier bilan de la catastrophe, fourni dimanche par le procureur-adjoint, faisait état de 11 morts et de quatre personnes au pronostic vital engagé. Il n'a pas précisé l'âge des victimes décédées.

Douze personnes blessées étaient en urgence absolue et 25 autres en urgence relative.

- Des enfants à bord -

Un porte-parole de la SNCF a affirmé dimanche qu'il y avait "quelques enfants" à bord du train. Il a indiqué qu'"il y en a(vait) parmi les blessés".

Le parquet de Strasbourg a ouvert une enquête pour "homicide et blessures involontaires".

"Toutes les hypothèses de l'accident restent ouvertes, celle d'un acte criminel ou d'un attentat n'est pas une hypothèse exclue à ce stade mais pas privilégiée. On ne peut être que très prudent", a dit M. Chevrier.

La rame d'essai circulait à quelque 350 km/h, selon une source proche de l'enquête. Elle aurait "déraillé en raison d'une vitesse excessive", a indiqué Dominique-Nicolas Jane, directeur de cabinet du préfet d'Alsace.

Selon le syndicat Sud Rail, le TGV effectuait des "essais de survitesse" avant de dérailler.

"L'enquête doit déterminer le nombre de personnes présentes dans le train" et combien parmi elles "n'étaient pas habilitées à y être", a déclaré un porte-parole de la SNCF.

Les enquêtes "permettront d'éclairer (...) qui sont ces accompagnants, pourquoi étaient-ils à bord, dans quelles circonstances avaient-ils été admis à monter dans cette rame", a renchéri M. Pepy dimanche matin sur France Info.

"Ca n'est pas une pratique que la SNCF reconnaît. On n'est pas dans une phase touristique ou dans une phase amicale. Un train de test est un train de test", a-t-il dit.

Selon la SNCF, parmi les personnes habilitées à participer au test se trouvaient "des ingénieurs de Systra (filiale de la SNCF), et leurs collaborateurs qui ont tous travaillé sur le chantier de la ligne".

La motrice a "percuté" le pont et "le train a ensuite déraillé avant de basculer sur le talus de la ligne ferroviaire", a déclaré à l'AFP le procureur-adjoint du parquet de Strasbourg.

Deux points d'impacts ont été relevés sur ce pont métallique, dont un causé par la motrice.

Un porte-parole de la SNCF a confirmé ce scénario, précisant que dans le choc, le train "a percuté des rambardes de protection" et s'était séparé en deux.

Dimanche au milieu des décombres, des hommes en blanc ont procédé à des relevés et à des investigations sur les matériels ainsi que sur la voie ferrée.

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