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AccorHotels: une belle année 2016 malgré la faiblesse de la France

Le groupe hôtelier français AccorHotels a annoncé de bons résultats pour 2016, porté par la consolidation du groupe canadien FRHI et un nombre d'ouvertures "record", en dépit d'un environnement "difficile", en particulier en France en raison de la baisse de fréquentation liée aux attentats.

En 2016, le leader européen de l'hôtellerie, qui a annoncé mardi l'arrivée de l'ancien président Nicolas Sarkozy à son conseil d'administration, a vu son bénéfice net progresser de 8,6% à 265 millions d'euros, soit moins que ce que prévoyait le marché (346 millions selon un consensus Factset).

Le bénéfice d'exploitation, indicateur clé de l'entreprise, a atteint 696 millions d'euros, en hausse de 4,5%, un niveau "record", a noté le groupe dans un communiqué. Il est supérieur à la fourchette de prévisions du groupe (entre 670 et 690 millions) et aux prévisions du marché. Selon Factset, il était attendu à 676 millions d'euros.

Surfant sur une bonne activité en Allemagne, Espagne et Europe orientale, le chiffre d'affaires a atteint 5,63 milliards d'euros, en légère hausse de 0,9% (+2,2% à périmètre et change constants), en ligne avec les attentes du marché.

Le titre perdait 2,87% à la Bourse de Paris mercredi à 13H45 (12H45 GMT) à 37,5 euros, dans un marché en hausse de 0,09%.

"AccorHotels affiche pour 2016 d'excellentes performances dans un environnement difficile, avec notamment un résultat d'exploitation et un nombre d'ouvertures d'hôtels record", a indiqué le PDG Sébastien Bazin, cité dans le communiqué.

Ce dernier s'est félicité lors d'une conférence téléphonique de l'ouverture de "presque un hôtel par jour": il s'est ouvert "81.042 chambres (347 hôtels) à 89% en contrats de management et de franchise", a-t-il précisé.

Pour 2017, "la concrétisation de notre projet de filialisation d'HotelInvest nous octroiera de formidables marges de manoeuvre pour saisir les nombreuses opportunités liées à la mutation rapide de notre industrie", a ajouté M. Bazin.

- "Activité difficile à Paris en 2016" -

Ces performances ont été portées par la consolidation du groupe canadien FRHI, composé des trois marques de luxe Fairmont, Raffles et Swissôtel.

"L'intégration de FRHI, l'acquisition stratégique la plus importante jamais réalisée par le groupe, a généré 1,9 milliard d'euros", a rappelé M. Bazin soulignant qu'"elle porte ses fruits plus rapidement que prévu, c'est une bonne nouvelle".

La France, premier marché du groupe, et plus particulièrement Paris, ont été pénalisés par la chute de fréquentation après les attentats de 2015 et 2016.

Le chiffre d'affaires dans l'Hexagone s'est inscrit en baisse de 2,8%. "L'activité a été très difficile à Paris, avec un RevPAR (revenu par chambre disponible) en baisse de 13,2% quand les hôtels de province affichent eux une bonne activité sur l'année (RevPAR à +4,2%)", a souligné le groupe.

Interrogé lors d'une conférence de presse au siège du groupe sur l'arrivée de l'ex-président Sarkozy au conseil d'administration, M. Bazin a expliqué que "Nicolas Sarkozy s'imposait assez naturellement car il s'agit un homme politique avec une envergure internationale, qui a une connaissance géopolitique absolument indéniable, et qui peut être un accélérateur du développement du groupe à l'étranger dans la prise de contact ou l'étude de l'environnement".

"Pourquoi est-ce que les Anglais, les Allemands, les Hollandais, les Américains, ont tous offert aux anciens hommes de pouvoir de toutes sensibilités confondues un poste dans les grandes entreprises, la France ne l'a jamais fait, c'est du bon sens", estime le PDG du CAC 40.

Pour lui, dans cette nomination, "il n'y a aucune symbolique de droite, de gauche, la symbolique c'est juste un ancien chef de l'Etat qui a une expérience, qui connaît le monde international".

En septembre 2014, le géant hôtelier avait nommé l'ancien patron de la police judiciaire parisienne Christian Flaesch, limogé en 2013 de ce poste, au poste de directeur général sûreté-sécurité du groupe.

Également interrogé sur l'avancée du projet de filialisation de son pôle immobilier HotelInvest (1.100 hôtels), afin d'en céder la majorité à des investisseurs tiers, Sébastien Bazin a certifié que le groupe est "dans le calendrier souhaité" et "a le nombre d'investisseurs souhaité, ils sont nombreux et connaissent bien le monde de l'hôtellerie".

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