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Air France-KLM termine l'année en avertissant sur ses résultats

Air France-KLM termine l'année sur une note pessimiste, avec un nouvel avertissement sur ses résultats, le troisième sur l'exercice, subissant de plein fouet la concurrence qui pèse sur les prix de ses billets long-courriers.

Le groupe franco-néerlandais a annoncé jeudi soir qu'il prévoyait désormais un excédent brut d'exploitation (Ebitda) sur 2014 compris entre 1,5 et 1,6 milliard d'euros contre une fourchette comprise entre 1,7 et 1,8 milliard annoncé en octobre et 2,5 milliards auparavant.

Son directeur financier, Pierre-François Riolacci, a expliqué que la faiblesse persistante de la recette unitaire, observée depuis l'été, sur les vols longue distance se poursuivait en décembre. "Sur les premiers jours de décembre, les recettes continuent d'évoluer de manière défavorable", a-t-il déclaré.

Le secteur aérien, très concurrentiel, est confronté à des surcapacités dans certaines régions du monde: en particulier, sur les vols vers l'Asie et, dans une moindre mesure, vers l'Amérique du Nord qui obligent les compagnies à contenir les prix de leurs billets, ce qui a pour effet d'émousser les recettes (dites unitaires).

Air France-KLM subit en outre de manière plus forte que prévu l'impact de la grève des pilotes d'Air France, qui s'est déroulée la seconde moitié de septembre. La compagnie française avait dû se résoudre à acheter des billets aux transporteurs concurrents qui les ont facturés à un prix plus élevé qu'estimé.

Le coût est de cette grève est désormais est estimé à plus de 400 millions d'euros contre environ 350 millions précédemment.

M. Riolacci a également indiqué que de nouvelles règles fiscales avaient été mises en oeuvre aux Pays-Bas qui aura pour conséquence l'impossibilité d'enregistrer dans son Ebitda "un ajustement positif de sa charge de pension (retraite, NDLR) qui était jusque-là anticipé".

Tout ajustement potentiel sera enregistré dans les "autres produits et charges non courants", précise le groupe dans un communiqué.

Enfin, la baisse du prix du carburant est finalement limité sur le quatrième trimestre, "compte-tenu de la baisse continue du prix du pétrole brut (brent), plus élevée que celle du prix du carburant avion (kérosène), de la structure des contrats d'approvisionnement et du portefeuille de couvertures".

"Nous achetons du +jet fuel+ (kérosène) mais nous nous couvrons sur du brent (pétrole brut). La couverture est centrée sur le brent et non sur le kérosène", a expliqué le directeur financier.

Cette situation dégrade la trésorerie 2014, a-t-il reconnu.

-Réception de nouveaux avions probablement retardés-

Par conséquent, le groupe, qui achève son plan de restructurations Transform 2015 (initié en janvier 2012), va devoir consentir à de nouveaux efforts dans le cadre cette fois de son nouveau plan Perform 2020, qui se veut un plan de croissance.

"Il est évident que le plan Perform devra être renforcé sous deux angles: augmenter nos baisses de coûts unitaires, c'est une ardente obligation et revoir à la baisse nos programmes d'investissement", a indiqué .

"Nous avions des enveloppes d'investissement élevées sur 2015 et 2016. Il est certain que nous allons les adapter. Nous y travaillons depuis plusieurs semaines", a-t-il souligné.

Il a notamment évoqué la possibilité de retarder des livraisons d'avions. Air France-KLM doit recevoir une dizaine de Boeing 777 en 2015 et 2016 ainsi que des avions régionaux.

"Le prix du kérosène réduit les gains qu'on peut réaliser en utilisant des avions neufs. Le marché nous donne plutôt une flexibilité de pouvoir reporter certains changements d'avions avec des conditions économiques raisonnables", a fait valoir M. Riolacci.

Il a toutefois insisté sur le fait que le groupe ferait tout pour atteindre ses objectifs en matière de désendettement.

"En renforçant significativement dès maintenant les actions sur les coûts et en adaptant le plan d'investissement, Air France-KLM se donne les moyens d'aborder 2015 dans de bonnes conditions en dépit du contexte concurrentiel dégradé", a estimé Alexandre de Juniac, Président-directeur général d’Air France-KLM, cité dans le communiqué.

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