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Allemagne: les entreprises ont un an pour nommer plus de femmes à leur tête

La ministre allemande de la Famille, Katarina Barley, a posé mercredi un ultimatum d'un an aux entreprises allemandes pour nommer davantage de femmes à leur direction, et menacé d'introduire des quotas contraignants si elles n'obtempèrent pas.

"Je donne un an au secteur économique pour régler cela tout seul", a lancé la ministre social-démocrate dans un entretien au groupe de journaux Redaktionsnetzwerk Deutschland (RND).

"Si rien n'est fait d'ici là, nous interviendrons par la loi", a-t-elle ajouté alors que l'Allemagne est notoirement à la traîne dans le domaine de l'emploi des femmes à des postes de hautes responsabilités.

"Je n'aurais pas de problème avec un quota de femmes contraignant pour les directoires d'entreprises", a souligné la ministre en pleine campagne électorale pour les législatives du 24 septembre pour lesquelles le Parti social-démocrate (SPD) ne part pas favori.

Il pourrait même se retrouver dans l'opposition à l'issue du scrutin, alors qu'il est actuellement le partenaire de la CDU de la chancelière Angela Merkel.

"Nous avons pu constater pendant des décennies que les objectifs volontaires ne fonctionnent pas", a-t-elle ajouté.

Depuis janvier 2016, plus d'une centaine de grandes entreprises allemandes cotées en Bourse doivent employer 30% de femmes dans leur conseil de surveillance qui a la main sur les salaires et les conditions de travail.

La loi avait été imposée à la chancelière conservatrice Angela Merkel par son partenaire de coalition social-démocrate.

Mais dans les directoires d'entreprise - cercle restreint autour du patron -, la proportion de femmes demeure faible. Selon des chiffres de l'Institut économique DIW, le pourcentage de femme dans les directoires des 106 plus grosses entreprises allemandes n'était que de 6,5% l'an dernier.

Elles étaient plus nombreuses dans les conseils de surveillance de ces mêmes sociétés, avec 27%.

L'Allemagne, où le féminisme n'est pas en reste, est longtemps demeuré un pays où il était très difficile pour une femme de concilier carrière professionnelle et maternité.

Si des petits pas ont été effectués ces dix dernières années, les mentalités ont encore du mal à évoluer, notamment dans le sud du pays conservateur.

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