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Analyse: enfin la lumière au bout du tunnel pour les Grecs !

Place à l’économie et aux entreprises avec le BEL RTL Eco de Bruno Wattenbergh, qui nous parle de la Grèce ce mercredi. La nuit dernière, à 2 heures du matin, un accord a enfin donné de réelles perspectives au peuple grec d’un jour sortir de cette mauvaise tragédie !

Un accord historique et extraordinaire aurait été conclu sur la crise grecque la nuit de mardi à mercredi, vers deux heures du matin ... pourquoi le qualifier d’historique et d’extraordinaire ?

D’abord parce que la Grèce, une fois de plus, évite sur le fil l’asphyxie financière, 10,3 milliards d’€ seront libérés dans les prochains mois, mais cela nous nous y étions habitués. Ce qui est extraordinaire c’est qu’enfin il y ait un accord sur l’allègement de la dette grecque et que tout le monde s’y soit rallié. La dette grecque est aujourd’hui de 180% de son produit intérieur brut, de tout ce qu’elle produit en un an. Aucun pays au monde ne peut envisager de rembourser une telle dette, a fortiori si il ne dispose ni de ressources naturelles ni d’une solide tradition industrielle. Ce qui veut dire que depuis des années les Grecs font effort sur effort sans pouvoir se dire qu’ils vont un jour s’en sortir ! C’est inhumain et surtout dangereux, au cœur de cette Europe construite sur l’humanisme et la solidarité.

Pourquoi cet allègement ne faisait pas l’unanimité ?

Par dogme, mais aussi à cause du populisme ambiant. Le Fonds Monétaire International, particulièrement habitué à ce type d’interventions, réclamait depuis des années que l’Europe accepte d’abandonner une partie de sa dette, exactement ce que les créanciers privés ont déjà été obligés de faire. Problème : le gouvernement allemand, comme d’autres gouvernements européens avaient fait des promesses à leur Parlement que l’argent transféré en Grèce soit vraiment un prêt à rembourser. Irréaliste bien sûr, c’est comme si une banque prêtait à un ménage surendetté en connaissance de cause, ce qui est illégal chez nous en Belgique d’ailleurs. Alors, on ne connaît pas encore tous les détails, mais un mécanisme a été mis au point qui va pouvoir adapter la dette grecque automatiquement pour la rendre soutenable, un mécanisme à la fois pour la dette provenant de l’Europe et pour la dette provenant du FMI, mécanisme qui permettra enfin de diminuer les taux d’intérêt payés par la Grèce sur cette dette.


Qu’est-ce qui a rendu possible cet accord ?

Le montant de la dette d’abord, unanimement considérée comme non-soutenable. Mais aussi et surtout les efforts du peuple grec et de son gouvernement. Tsipras, depuis qu’il a cédé au chantage au Grexit des Européens, l’été passé, a fait adopter quasiment toutes les réformes de rigueur exigées par ses créanciers, y compris la fameuse réforme des retraites qui a manqué de faire tomber son gouvernement. Et ce week-end, c’est le fonds de privatisations exigé par les Allemands qui était à son tour validé. Allez rajouter aussi la perspective d’un BREXIT avec le référendum britannique. Bref, la crise grecque n’est pas terminée, mais il y a enfin une lumière au fond de ce tunnel engendré par l’incurie et le "courtermisme" des gouvernements grecs successifs, une lumière que les Grecs ont plus que mérité.

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