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Analyse: Tsipras n’est pas schizophrène, il sait juste jouer aux cartes…

Alexis Tsipras tourne en rond. Le premier ministre grec a décidé de maintenir le referendum de dimanche sur les réformes du pays et a appelé à voter "non". Pourtant, hier matin, on semblait proche d'un accord... Tsipras avait même proposé d'annuler le referendum s'il arrivait à une solution.


Comment expliquer ces revirements?

Probablement parce que le Premier Ministre grec est en campagne électorale pour le "non" au référendum. Et il cherche à convaincre ses concitoyens que c'est bien l'Europe qui est intransigeante. En politique, on appelle cela la technique du valet de pique.

Vendredi, la Grèce annonce la tenue d'un référendum, sur les mesures d'austérité réclamées par l'Europe. Dans la foulée, les déclarations de dirigeants européens se multiplient. Jean-Claude Juncker par exemple nuance la portée des efforts à accomplir pour les Grecs. De ce fait, il accuse Tsipras, rejette la responsabilité de la faillite potentielle de la Grèce sur les épaules du Premier ministre, qui hérite du valet de pique.

Hier, Alexis Tsipras a renvoyé cette carte maudite dans le jeu des européens, en agissant en deux temps: il propose d'accepter les propositions d'assainissement budgétaires de l'Europe, moyennant quelques amendements, pour annuler le référendum. Devant la réponse froide de plusieurs dirigeants, l'Allemande Angela Merkel en tête, il rejette la responsabilité de la mauvaise foi sur les dirigeants européens. Le valet est dans le jeu des créanciers.

Plus que jamais, le Premier Ministre fera campagne pour le "non". Non aux mesures d'austérité imposées par l'Europe, en échange d'un plan d'aide de 30 milliards d'euros.


Antonio Solimando pour Bel RTL


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