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Après la SNCF, Air France dévoile son estimation du coût des grèves

Environ 170 millions d'euros de pertes pour sept jours de grève: après la SNCF la veille, Air France a présenté mardi sa première estimation du mouvement social qui l'agite.

Onze syndicats de tous les métiers du groupe aérien appellent mardi et mercredi à deux nouveaux jours de grève pour réclamer 6% d'augmentation générale de salaires, au moment où les résultats de l'entreprise s'améliorent, après des mouvements similaires les 22 février, 23 mars, 30 mars, 3 et 7 avril.

Air France prévoit qu'un avion sur quatre sera cloué au sol mardi.

"L'impact sur le résultat d'exploitation d'Air France des sept jours de grève entre le 22 février et le 11 avril est estimé à 170 millions d'euros", a annoncé la direction mardi à l'occasion de la publication de son trafic pour le mois de mars.

Les syndicats appellent également à la grève les 17 et 18 avril, ainsi que les 23 et 24 avril.

Le taux de 75% des vols assurés en moyenne mardi est semblable à celui des quatre premiers jours de grève. Il était de 70% samedi pour la cinquième journée de mobilisation.

Dans le détail, le groupe aérien anticipe le maintien mardi de 65% des vols long-courriers, 73% des moyen-courriers depuis et vers Roissy, et 80% des court-courriers à Orly et en région.

Lundi, c'est le patron de la SNCF Guillaume Pepy qui avait dénoncé le coût de la mobilisation lancée début avril contre la réforme ferroviaire. Il s'élève déjà à "une centaine de millions d'euros", selon lui, au quatrième jour d'un mouvement social en pointillé, alternant deux jours de grève et trois jours de travail.

Après une deuxième séquence de deux jours de grève, la SNCF prévoyait pour mardi une "reprise progressive" du trafic. Des préavis ont été déposés jusqu'au 28 juin, alors que le dialogue est au point mort entre syndicats et gouvernement.

- Voyagistes inquiets -

C'est dans ce contexte que le coup d'envoi du débat sur le "nouveau pacte ferroviaire" voulu par le gouvernement a été donné lundi à l'Assemblée nationale.

La ministre des Transports, Elisabeth Borne, a défendu devant les députés une réforme "impérative" et plaidé pour un débat "délesté des fantasmes et des contre-vérités qui le polluent".

Peu avant l'ouverture des débats en première lecture, plusieurs centaines de cheminots et sympathisants s'étaient rassemblés sur l'esplanade des Invalides, non loin du Palais Bourbon, pour défendre "l'avenir du service public ferroviaire".

"Personne ne veut d'un conflit dur qui dure mais pour l'instant, on est face à un mur" et les cheminots n'ont "aucun" autre choix que la grève, a affirmé le leader de la CGT, Philippe Martinez. Son homologue de la CFDT, Laurent Berger, s'est inquiété d'une guerre des mots où "chacun montre ses muscles".

Les agences de voyage, qui émettent chaque jour 100.000 billets Air France et SNCF, ont également fait part de leur inquiétude lundi, indiquant faire face à des frais "supérieurs à un million d'euros" début avril en raison des grèves dans l'aérien et le ferroviaire, qui les obligent à réorganiser de multiples trajets.

Chez Air France, l'intersyndicale de pilotes (SNPL, Spaf, Alter), d'hôtesses et stewards (SNPNC, Unsa-PNC, CFTC, SNGAF) et de personnels au sol (CGT, FO et Sud), réclame, comme l'Unac qui n'en fait pas partie, une augmentation de 6% des grilles salariales, au titre des efforts passés et des bons résultats de l'entreprise.

La direction réplique que la dynamique de croissance n'est pas assez solide pour accorder de telles revalorisations, qu'elle chiffre à 240 millions d'euros par an.

Elle a décidé d'appliquer en 2018 une augmentation générale - la première depuis 2011 - de 0,6% au 1er avril et 0,4% au 1er octobre. Avec les augmentations individuelles (1,4% pour les personnels au sol) et l'intéressement (130 millions d'euros), l'entreprise affirme redistribuer "200 millions d'euros" à ses salariés.

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