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Armées: Parly s'attaque aux défaillances de la maintenance aéronautique

La ministre des Armées Florence Parly a annoncé lundi son intention de mettre de l'ordre dans la maintenance des avions et hélicoptères militaires, dont la disponibilité est aujourd'hui inférieure à 50%.

"Aujourd'hui moins d'un avion sur deux est en état de voler" au sein de la flotte des armées, a déploré la ministre lors d'un déplacement sur la base aérienne d'Evreux. "Cette situation ne peut durer", a martelé Mme Parly devant la presse.

"Si je compare la situation actuelle du maintien en condition opérationnelle (MCO) de nos avions avec une voiture, c'est comme si, pour être sûre d'avoir une voiture tous les matins qui fonctionne, il fallait que j'en possède quatre", a-t-elle résumé.

Sur les théâtres d'opérations, au Sahel et au Levant, la disponibilité des aéronefs atteint 80%, mais elle est de seulement 30% en métropole, où "nous n'avons pas suffisamment d'avions pour pouvoir réaliser dans des conditions correctes l'entraînement et la formation de nos équipages", a-t-elle déploré.

En outre, "au cours des dernières années, le taux de disponibilité des avions ne s'est pas amélioré (...) alors même que les moyens qui ont été engagés pour assurer ce maintien opérationnel a augmenté de 25% en cinq ans", pour atteindre 4 milliards d'euros en 2017, a-t-elle déploré.

Conséquence, le coût de l'heure de vol des certains appareils a flambé: dans le cas de l'hélicoptère Caracal, ce coût horaire est passé de "près de 19.000 euros en 2012 à 34.000 euros en 2016, soit une augmentation de 81 %, pour une activité stable et une disponibilité amputée d'un cinquième", a fait valoir la ministre.

"Payer plus pour voler moins : ce n'est pas précisément une situation à laquelle je me résous", a tranché Mme Parly, qui a reçu la semaine dernière les conclusions d'un audit sur le MCO du matériel aéronautique des armées.

Face à la multiplication des contrats de maintenance -- une trentaine pour le seul hélicoptère Tigre! -- Florence Parly souhaite donner plus de responsabilité à l'industriel fournisseur, qui "doit être responsabilisé de bout en bout".

L'idée est de désigner "un industriel responsable de l'ensemble de l'organisation des tâches de tous ceux, PME, forces armées, qui peuvent intervenir sur un chantier de maintenance et ceci pour chaque type de flotte d'avion", a-t-elle précisé.

Côté étatique, le MCO sera géré par une Direction de la maintenance aéronautique, chargée de piloter ces "contrats rénovés" avec les industriels, sous l'autorité du chef d’état-major des Armées.

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