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Arnaud Lagardère, reconduit pour 6 ans, vise une amélioration de la rentabilité de Lagardère

Lagardère, dont le patron Arnaud Lagardère a été reconduit mercredi pour six ans à la tête du groupe, vise de nouveau une amélioration de son résultat opérationnel en 2015, après une progression de 4,7% en 2014.

Le groupe recentré sur les médias et les services table aussi sur une croissance organique d'environ 3% au cours des cinq prochaines années tout en continuant à adapter son portefeuille d'activités.

La société compte boucler cette année la cession par pays de sa filiale de distribution de presse et étudie une éventuelle acquisition de World Duty Free, spécialiste italien du "travel retail" (distribution dans les aéroports et les gares) afin de se renforcer sur ce segment porteur.

Lagardère "considère avec intérêt" cet actif "mais l'acquisition est loin d'être faite", a souligné le directeur financier Dominique d'Hinnin au cours d'une présentation aux analystes, en reconnaissant qu'il faudrait au groupe "être un peu imaginatif" pour la financer.

Arnaud Lagardère a cependant dit prendre l'"engagement à ne pas diluer les actionnaires" en cas d'acquisition c'est-à-dire notamment à ne pas émettre d'actions nouvelles.

Le groupe affiche une dette nette de 954 millions d'euros fin 2014, contre une trésorerie positive de 361 millions un an plus tôt après le versement de dividendes exceptionnels liés à la cession par le groupe de sa participation dans EADS (devenu Airbus Group).

Lagardère a vu son bénéfice net part du groupe chuter à 41 millions d'euros en 2014, contre 1,3 milliard en 2013, un exercice atypique marqué par la cession de cette participation qui lui avait rapporté plus d'1,8 milliard.

Hors cet effet et autres exceptionnels le résultat net ajusté progresse de 7,6% à 185 millions d'euros, notamment grâce à la baisse des frais financiers.

Ces résultats apparaissent inférieurs au consensus des analystes compilé par Factset, qui tablait sur un bénéfice net de 159 millions d'euros et un bénéfice net ajusté de 198 millions.

Indicateur clef de la rentabilité du groupe, le résultat opérationnel courant des activités médias ("Résop média"), s'affiche en hausse de 2,9% à données comparables à 379 millions d'euros.

Cet indicateur "est un peu meilleur que prévu", a souligné le patron du groupe se référant à la hausse attendue "dans le milieu de la fourchette", c'est-à-dire d'environ 2,5%, qu'il avait évoquée en février.

Le groupe profite du "redressement de la branche Lagardère Unlimited" (droits sportifs), d'une "bonne maîtrise des coûts dans les autres branches" et d'une hausse sensible du "travel retail", c'est-à-dire la distribution dans les lieux de transport, relève le groupe dans son communiqué.

Dans le détail, la branche édition affiche un résultat opérationnel courant en baisse de 11,7% à 197 millions d'euros faute de best sellers en 2014. Pour 2015 cette branche compte sur le succès d'un nouvel album d'Astérix.

Lagardère Services voit son Résop progresser de 9,3% à 105 millions d'euros grâce à la hausse du trafic aérien qui profite au travel retail.

Le pôle médias Lagardère Active a porté son résultat opérationnel courant à 73 millions d'euros (+14,4%) grâce à des plans d'économies qui ont plus que compensé la baisse des ventes des magazines.

Son patron Denis Olivennes a précisé néanmoins anticiper en 2015 une poursuite de la baisse des recettes publicitaires du même ordre qu'en 2014, c'est-à-dire de 5%.

Après des pertes récurrentes, la filiale de droits sportifs Lagardère Unlimited a dégagé un Résop de 4 millions d'euros à la suite de plusieurs cessions d'activités déficitaires.

"J’en ai la conviction, le sport demeure un métier d'avenir", a déclaré aux Echos Arnaud Lagardère qui avait créé cette branche en 2007.

Lagardère avait publié en février un chiffre d'affaires 2014 en baisse de 0,6%, à 7,17 milliards d'euros.

Le groupe va distribuer un dividende stable, de 1,30 euro par action pour l'exercice 2014.

Arnaud Lagardère, qui avait pris les rênes du groupe à la mort de son père Jean-Luc en 2003, a été reconduit à sa tête pour six ans par le conseil de surveillance.

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