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Avec la neige, les stations françaises espèrent remonter la pente des réservations

Enfin, la neige! Les stations de ski françaises, dont plusieurs ouvrent leurs pistes en avance ce week-end, comptent sur les chutes récentes pour relancer des réservations atones, dans un climat plombé par les attentats.

C'est devenu un rituel: dès la première neige, les domaines skiables tricolores se tirent la bourre pour savoir qui ouvrira ses pistes le premier et récoltera ainsi les retombées médiatiques de l'événement.

Traditionnellement, Val Thorens (Savoie) arrive en tête, en raison de son altitude exceptionnelle (2.300 mètres). Mais cette année, plus d'une dizaine de stations, dans les Alpes, les Vosges ou les Pyrénées, lanceront la pré-saison aux côtés de la station savoyarde: Megève, La Clusaz, Le Grand Bornand, Chamonix (Haute-Savoie), l'Alpe d'Huez, les Sept Laux, Le Collet d'Allevard, Lans-en-Vercors (Isère), Ax 3 Domaines (Ariège), Cauterets (Hautes-Pyrénées), Markstein (Haut-Rhin)...

"Heureusement que la neige tombe!", relève Didier Arino, directeur du cabinet Protourisme, soulignant que le marché était jusqu'à présent "un peu atone".

"Il y a un retard de réservation car les gens avaient d'autres sujets d'inquiétude", souligne-t-il.

Après les attentats de Paris, les étrangers ont brutalement arrêté de réserver, selon lui. Car pour la clientèle des pays émergents à fort pouvoir d'achat, "c'est l'ensemble de la destination France qui apparaît potentiellement dangereuse", explique M. Arino.

Par rapport à l'an dernier (où elles avaient déjà reculé de 6%), les réservations affichent une dégringolade de 14% pour l’ensemble des hébergeurs, selon la dernière enquête de l'Association nationale des maires des stations de montagne (ANMSM) publiée jeudi.

Outre les attentats, le temps sec et doux du début du mois de novembre a sans doute pesé sur la tendance, après un hiver déjà peu enneigé l'an dernier. "Tous ceux qui avaient réservé l'an dernier et n'avaient pas eu de neige sont très attentistes", confirme M. Arino.

- Météo favorable -

Justement, "les chutes de neige des derniers jours et celles à venir présagent un renforcement des réservations", veut croire Charles Ange Ginésy, président de l’ANMSM.

L'association de stations, qui se veut "optimiste" année après année, que les réservations baissent ou augmentent, salue une nouvelle fois des "prévisions encourageantes" pour la saison d'hiver à venir.

Du côté de la météo au moins, les perspectives sont plutôt bonnes. L'an dernier, il avait fallu attendre fin décembre avant de chausser les skis. Cette année, l'enneigement des Alpes du nord était jeudi à un niveau proche de la normale avec 35 centimètres de neige à 1.300 mètres d'altitude en Chartreuse et 60 cm à 2.300 mètres sur le Mont-Blanc. Et de nouvelles précipitations sont attendues ce week-end, sans redoux notable, selon Météo France.

"C'est un début de saison qui paraît favorable et qui rassure un peu tout le monde", remarque Serge Taboulot, chef du centre Météo France de Grenoble.

L'enneigement commence dès 900 mètres dans les Alpes du nord. Il est plus limité dans les Alpes du sud où la neige n'apparaît pas avant 1.500 mètres d'altitude.

Dans les Vosges et le Jura, les chutes de neige ont aussi été abondantes avec 30 à 40 cm à 1.200 mètres.

Dans les Pyrénées, il est tombé un mètre de neige à 2.500 mètres, ce qui rend le manteau neigeux instable à court terme. Mais il a très peu neigé à basse altitude, ce qui a obligé plusieurs stations à repousser leur ouverture d'une semaine. Elles espèrent être prêtes pour les fêtes de l'Immaculada, le week-end suivant, qui attirent de nombreux Espagnols.

L'an dernier, les stations françaises avaient enregistré 53,9 millions de journées-skieurs, soit 2,7% de moins que durant l'hiver précédent. La France était néanmoins redevenue la première destination mondiale pour le ski, devant les États-Unis.

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