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Boeing dépasse les attentes en 2014 mais reste prudent sur l'avenir

L'avionneur américain Boeing a nettement dépassé les attentes en 2014, année marquée par la meilleure performance commerciale de son histoire, mais a livré mercredi des prévisions mitigées pour 2015.

Comme son grand rival européen Airbus, le constructeur aéronautique profite de la forte demande pour les avions de ligne dans un contexte de hausse du trafic passager qui encourage les compagnies aériennes à renouveler leur flotte.

Boeing vise un objectif de 94,5 à 96,5 milliards de dollars de chiffre d'affaires en 2015 et un bénéfice par action hors éléments exceptionnels, référence en Amérique du nord, compris entre 8,20 et 8,40 dollars.

Les analystes espèrent, eux, des recettes aux alentours de 93,25 milliards de dollars et un bénéfice par action de 8,64 dollars en moyenne.

L'avionneur se veut beaucoup plus optimiste en termes de livraisons, point crucial scruté par les marchés car c'est à la livraison que les avionneurs sont généralement payés par leurs clients.

Il espère livrer entre 750 et 755 appareils civils commerciaux, soit de 27 à 32 de plus que l'an dernier (723) et plus d'une centaine comparé à 2013 (648). En 2014, le groupe de Chicago a battu nettement Airbus (629), qui l'a devancé en revanche en termes de commandes (1.456 contre 1.432).

Il recueille ainsi les fruits de la montée en puissance du "787" Dreamliner, son avion nouvelle génération construit avec une forte proportion de matériaux composites et entré en service en 2011.

Pour répondre aux demandes des compagnies aériennes clientes, Boeing a augmenté le rythme de production des avions de la famille 737 et du programme 787.

Dix appareils 787 par mois sortent désormais de ses usines, contre 7 auparavant. Il produit 42 737 par mois, contre 38 précédemment. Il prévoit de procéder à cinq nouvelles hausses de cadences d'ici 2020.

"En 2015, nous allons continuer à renforcer notre leadership sur le marché des avions commerciaux tout en renforçant et en repositionnant nos activités dans les domaines de la défense, de l’espace et de la sécurité", souligne le PDG Jim McNerney.

A Wall Street, le titre bondissait de 6,25% à 140,78 dollars vers 17H20 GMT

- Effet dollar ? -

Boeing peut se reposer sur un carnet de commandes record (5.789, soit plus de huit années de production, a précisé son patron) au moment où les marchés redoutent que la chute des prix du pétrole affecte l'intérêt pour les avions économes en carburant, locomotives des commandes.

"Au vu des conversations avec nos clients, le recul des prix du pétrole n'a pas énormément changé leurs projets de (renouvellement) de flotte ou leurs engagements concernant le calendrier de livraisons d'appareils en cours", assure Jim McNerney.

Il fait remarquer que les périodes de pétrole bon marché ont souvent coïncidé avec les meilleures années de Boeing car les compagnies aériennes ont davantage de marges de manoeuvre pour passer commande.

En 2014, l'avionneur a gagné 5,44 milliards de dollars, soit un bond de 18,8% sur un an.

Sur le quatrième trimestre, le profit s'élève à 1,46 milliard de dollars, en hausse de 19% sur un an.

Le chiffre d'affaires annuel est de 90,76 milliards de dollars (en hausse de 5% sur un an), tandis que les recettes trimestrielles s'élèvent à 24,46 milliards de dollars (+3% sur un an).

La division aviation civile continue à compenser la mauvaise passe que traverse le militaire.

Ses revenus annuels ont bondi de 13% sur un an à 59,9 milliards de dollars et de 15% à 16,83 milliards de dollars lors des trois derniers mois.

La division espace et défense a vu ses recettes diminuer de 7% sur un an à 30,8 milliards de dollars, et de 14% sur le quatrième trimestre à 7,58 milliards de dollars.

Elle pâtit des coupes budgétaires de gouvernements et surtout de la baisse des dépenses du Pentagone, son principal client.

L'avionneur américain n'a pas évoqué un éventuel impact négatif sur ses performances de la cherté du dollar, monnaie dans laquelle il vend ses appareils. Le dollar fort renchérit normalement le coût des avions et a plombé les résultats de nombreux groupes américains.

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