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Bure: prison avec sursis contre deux opposants pour avoir détruit un mur

Deux hommes ont été condamnés à 4 mois de prison avec sursis mardi par le tribunal correctionnel de Bar-le-Duc pour la démolition d'un mur dans le cadre de la contestation du projet d'enfouissement de déchets nucléaires à Bure (Meuse), a indiqué leur avocat.

Les deux hommes, âgés de 69 ans, ont été en outre condamnés à verser 3.000 euros de dommages et intérêts à l'Agence nationale pour la gestion des déchets nucléaires (Andra), qui avait réclamé la somme de 6.000 euros "au prorata de leur participation" à l'action collective.

Jugeant la "condamnation absurde", leur avocat, Etienne Ambroselli, a annoncé que ses clients faisaient appel.

Ils ont en revanche été relaxés pour avoir refusé le prélèvement de leur empreinte génétique.

"C'est sur la base de photos aériennes floues, aux pixels gros comme le pouce, et d'interprétations aussi hasardeuses qu'arbitraires que ces deux militants sont condamnés", a regretté dans un communiqué le réseau Sortir du nucléaire, dénonçant "une erreur judiciaire".

Des peines de quatre à cinq mois de prison avec sursis avaient été requises lors de l'audience le 13 février à l'encontre des deux prévenus, un agriculteur et un enseignant à la retraite.

Ils avaient été les seuls identifiés parmi 200 personnes qui avaient abattu un mur dans le bois Lejuc en août 2016.

Les deux retraités avaient nié leur participation à la destruction du mur, précisant néanmoins qu'ils étaient solidaires de l'action.

Deux semaines avant cette action, la justice administrative avait condamné l'Andra, qui mène le projet Cigéo, pour avoir construit ce mur de panneaux en béton, et réalisé des travaux de défrichement sans autorisation.

Le bois Lejuc, situé sur la commune de Mandres-en-Barrois, à quelques kilomètres de Bure, a été retenu par l'Andra pour y réaliser des forages exploratoires. Occupé depuis l'été 2016, le site a été évacué le 22 février par 500 gendarmes mobiles qui ont délogé une quinzaine d'opposants.

Le projet Cigéo vise à enfouir à 500 m sous terre les déchets les plus radioactifs du parc nucléaire français.

Par ailleurs, un homme de 22 ans a été condamné à 400 euros d'amende pour diffamation envers un commandant de gendarmerie, conformément aux réquisitions du procureur.

Il devra aussi verser 400 euros de dommages et intérêts au militaire qu'il avait accusé, dans un témoignage publié par Médiapart, de l'avoir "étranglé pendant de longues secondes" lors de son interpellation en février 2017.

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