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Canal+ en France reste le point noir pour Vivendi au premier semestre

Le groupe de médias Vivendi a vu son bénéfice net divisé par deux au premier semestre, sous l'effet d'un élément de comparaison négatif, et a confirmé que les pertes de Canal+ en France continueront à se creuser cette année.

Sur la première moitié de l'année, le bénéfice net a reculé de 54,2%, à 911 millions d'euros, par rapport à l'exercice précédent marqué par la cession de la société de télécoms brésilienne Global Village Telecom (GVT) en mai 2015.

Sur les six premiers mois de l'année, le groupe français dirigé par Vincent Bolloré a vu ses ventes reculer de 1%, à 5,04 milliards d'euros, avec un résultat opérationnel en progression de 3,4% à 1,06 milliard d'euros.

Entre avril et juin, les ventes sont en repli de 1,9% à 2,55 milliards d'euros, avec un résultat opérationnel qui chute de 89,7% à 94 millions d'euros.

Ce chiffre d'affaires a été "soutenu par l'importante progression des revenus liés aux abonnements et au streaming d'Universal Music Group (UMG) et par les activités hors de France de Groupe Canal+", selon un communiqué du groupe.

Car sur son marché national, les chaînes payantes du groupe de télévision continuent de voir leur audience s'éroder, avec une perte de 272.000 abonnés sur les six premiers mois de l'année, qui viennent s'établir à 8,19 millions au 30 juin.

Conséquence, malgré une hausse de 558.000 d'abonnés au niveau global, à 15,8 millions au total, grâce notamment à une progression en Afrique et au Vietnam, le groupe Canal+ a vu ses ventes reculer de 3,5% (-3% à périmètre et taux de change constant), à 2,64 milliards d'euros.

"Nous sommes toujours en ligne avec les objectifs donnés en début d'année, en particulier pour la France, avec une perte globale qui devrait s'établir à 400 millions d'euros sur l'ensemble de l'exercice", a déclaré le directeur financier du groupe, Hervé Philippe, lors d'une conférence téléphonique avec des analystes.

Afin d'y remédier, le groupe compte notamment lancer un plan de réduction des coûts de 300 millions d'euros pour la France, d'ici à 2018, et compte avoir réalisé entre 60 et 80 millions d'euros avant la fin de l'année 2016. Le groupe n'a pas précisé comment il réalisera ces économies.

Concernant les autres activités de Vivendi, Universal a vu ses ventes progresser de 0,2% (+1,6% à taux de change constant) pour s'établir à 2,31 milliards d'euros, avec un résultat opérationnel courant en hausse de 21% (+24,6%) à 217 millions d'euros.

Vivendi Village, qui regroupe quatre activités de services (spectacles vivants, détection des talents) visant à "assurer la production, l'intermédiation et la distribution de contenus", a réalisé un chiffre d'affaires de 54 millions d'euros, en hausse de 6,9% (+8,3% à taux de change constant).

- "attaques médiatiques" -

Enfin, les Nouvelles Initiatives, qui regroupent Dailymotion et Vivendi Content, ont vu leurs ventes atteindre les 58 millions d'euros, contre un million un an plus tôt, principalement du fait de l'intégration de la plateforme de vidéos en ligne dans l'intervalle.

Vivendi a par ailleurs profité de la présentation de ses résultats pour revenir sur le contentieux qui l'oppose à Fininvest dans le dossier Mediaset, expliquant que "les chiffres fournis préalablement à la signature ne sont pas réalistes et reposent sur une base artificiellement augmentée".

"Alors qu'ils poursuivaient des échanges avec Vivendi, Mediaset et Fininvest ont brusquement procédé au lancement d'attaques médiatiques portant atteinte aux intérêts et à l'image de Vivendi", a accusé le groupe, qui précise attendre la première audience de procédure faisant suite à l'assignation de Mediaset, prévue le 27 février 2017 à Milan.

Le groupe italien de télévision Mediaset et sa maison-mère Fininvest ont déposé deux recours devant le tribunal de Milan afin d'obtenir du français Vivendi l'exécution du contrat signé entre les deux groupes le 8 avril dernier.

Fininvest réclame pour sa part 570 millions d'euros de dommages et intérêts suite à la non application de ce contrat.

Interrogé sur le sujet par les analystes, le président du directoire, Arnaud de Puyfontaine, a rappelé que "notre stratégie qui consiste à construire un groupe important de contenus, avec l'Italie parmi les pays-clés, est toujours d'actualité".

"Nous ne commentons pas les processus d'acquisition en cours", a-t-il cependant ajouté, concernant le dossier Mediaset.

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