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Climat: le monde de la finance multiplie les engagements

(Belga) Réduire voire arrêter le financement du charbon, investir dans les énergies vertes, publier l'empreinte carbone de ses portefeuilles d'actifs, ... la sphère financière a multiplié les annonces en faveur du climat vendredi à Paris, mais des ONG se demandent si elles seront suivies d'effets.

A la tribune du "Climate finance day", forum financier organisé en vue de la COP21, la grande conférence internationale qui se tiendra à Paris en décembre, les interlocuteurs étaient formels: le monde financier a conscience de l'enjeu du réchauffement climatique et est prêt à assumer sa part de l'effort. L'assureur français Axa a ouvert le bal en annonçant une série de mesures, dont un retrait de ses investissements placés dans les entreprises les plus consommatrices de charbon à hauteur de 500 millions d'euros. Parallèlement, il s'est engagé à tripler ses investissements verts d'ici 2020 pour atteindre plus de 3 milliards d'euros. La banque française Crédit Agricole a également annoncé il y a quelques jours son souhait de stopper tout financement du charbon. L'institution financière publique française Caisse des dépôts a pour sa part indiqué qu'elle allait publier l'empreinte-carbone des toutes les entreprises dont elle est actionnaire et les inciter à réduire cette empreinte sous peine de retirer ses fonds. Pour Les Amis de la Terre, la question est désormais celle de la transparence, du suivi de l'engagement et de la vérification, indique à l'AFP Lucie Pinson, chargée de campagne au sein de cette ONG. Les financements du charbon, responsable de 45% des émissions de gaz à effet de serre, proviennent pour plus de la moitié du marché, et non directement des banques, souligne-t-elle. "Stopper le financement des énergies fossiles, qui représentent 75% de l'énergie, 95% des transports, n'est pas réaliste. La transition va se faire peu à peu et ces entreprises ont besoin de financements pour investir dans les énergies propres", objecte de son côté Abyd Karmali de Bank of America, qui a également annoncé son intention de réduire son exposition au charbon. Selon Philippe Germa, directeur général de WWF France, la finance est en outre structurée pour le court terme, alors que les besoins de l'écologie s'inscrivent dans le long terme. La prochaine étape, décisive, restera l'éventuel accord des pays participants à la conférence sur le climat, sans lequel le secteur privé ne pourra pas faire grand chose, ajoute-t-il. (Belga)

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