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Comment vont les Grecs après des années d’austérité? Un quart n'a plus accès aux soins de santé et la mortalité infantile a doublé

Ce matin dans sa rubrique Bel RTL Eco, Bruno Wattenbergh nous a donné des nouvelles de la Grèce, objet de l’Eurogroupe d’hier. "Voici comment elle va et ce qui a été décidé."

Comment va la Grèce ? On en parle peu, sauf pour commenter une situation sociale très difficile ...

Je vais essayer de vous résumer la situation. D’abord oui, la situation sanitaire est indigne d’un pays européen. 2,5 millions de citoyens n’ont plus accès aux soins de santé et la mortalité infantile y a doublé en trois ans. C’est intolérable et c’est le résultat, principalement, d’une forte austérité mais aussi de la désorganisation et de l’incapacité de l’Etat à être un acteur présent et efficient. Quelles que soient les décisions politiques, les autres membres doivent aider la Grèce au niveau sanitaire. Je ne me sens pas européen si d’autres Européens comme les Grecs sont dans une telle situation.


Où en est la situation de la Grèce vis-à-vis de ses créanciers, l’Europe et le Fonds Monétaire International ?

La Grèce a pas mal avancé. Elle a pratiquement atteint les objectifs de réformes fixées par ses créanciers en 2015 en échange du dernier prêt de 86 milliards d’euros. Et tout le monde s’accorde pour dire que le pays a fait les efforts demandés, ou tout au moins, la plus grande partie. Mais l'Etat grec, qui n'a plus reçu de fonds du Mécanisme européen de Stabilité depuis le mois de décembre dernier, commence à manquer de liquidités. Le pays est donc une fois de plus au bord de l'asphyxie financière qui avait été organisée l'an dernier pour lui imposer le gros paquet de mesures d’austérité.


Cela s’apparente à un véritable acharnement. Pourquoi ?

Parce que cela ne sert à rien de prêter de l’argent à quelqu’un qui n’est pas dans la situation où la différence entre ses recettes et ses dépenses ne permet pas d’envisager le remboursement de cette somme. Sinon, ce n’est pas un prêt, mais un don, ce qui n’est pas la vocation du FMI et que les électeurs européens ne souhaitent majoritairement pas. Mais ici, on est au pied du mur. Financièrement, politiquement et socialement, la Grèce est au bord de l’asphyxie. Les réformes commencent à porter leurs fruits, un excédent se dégage, insuffisant pour envisager un remboursement des créanciers et donc, l’un des enjeux de cet Eurogroupe était discuter de la manière de rendre la dette de la Grèce soutenable à long terme. Pour donner un espoir aux Grecs qui paient le prix fort de cette austérité.


Quelles ont été les décisions hier de l’Eurogroupe ?

Les ministres des Finances de la zone euro ont d’abord et enfin fait un petit pas vers un allègement de la dette grecque du pays, en évoquant un mécanisme de restructuration qui devrait permettre une limitation du service de la dette à 15% de leur produit intérieur brut. C’est une grande victoire pour Tsipras et pour la démocratie européenne, pour la logique aussi. Mais le prix à payer pour Athènes va être élevé puisque les objectifs d’austérité sont confirmés et même renforcés. La suite le 24 mai !

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