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Satisfait de ses résultats, Dassault Systèmes signe son plus gros contrat

L'éditeur français de logiciels industriels Dassault Systèmes a annoncé mardi avoir conclu avec Boeing le plus gros contrat de son histoire, afin de modéliser toute la chaîne de l'avionneur américain, de la conception à la production et au service après-vente.

Dassault Systèmes n'a pas souhaité préciser ni le montant, ni la durée de l'accord signé au deuxième trimestre, évoquant "un contrat à long terme". Le Figaro évoque 1 milliard de dollars (environ 860 millions d'euros) sur trente ans, par tranches de dix ans renouvelables.

"C'est un accord significatif, qui est plus de l'ordre du milliard que de centaines de millions, mais nous ne pouvons pas donner le montant exact, car le client (Boeing) ne le veut pas", a indiqué à des analystes le directeur financier Thibault de Tersant.

S'il est un concurrent de Dassault --la maison mère de Dassault Systèmes--, l'avionneur américain collabore depuis longtemps avec le français, qui aime rappeler que c'est grâce à ses logiciels qu'il a conçu une maquette numérique du Boeing 777 il y a vingt-cinq ans. Une première, à l'époque.

Le contrat concerne la généralisation de la plateforme "3DEXPERIENCE" --un ensemble de solutions logicielles de conception 3D--, qui sera utilisée par Boeing pour le développement de ses avions commerciaux comme de ses appareils militaires et spatiaux.

L'idée est d'améliorer la productivité en harmonisant l'usage du numérique à tous les niveaux, de façon à standardiser le travail et, par exemple, repérer d'éventuel problèmes avant que le lancement de la production.

Ce contrat aura un impact positif progressif dans les comptes de Dassault Systèmes à partir de 2018, selon Thibault de Tersant.

Dassault Systèmes, qui publiait mardi ses résultats du deuxième trimestre, entend bien faire école avec ce "partenariat stratégique". "C'est le type de décision qui doit être suivie par l'industrie", a estimé le responsable.

"Bien que nous soyons satisfaits de la performance du second trimestre et de l'atteinte de la borne haute de nos objectifs de chiffre d'affaires logiciel et de BNPA (bénéfice net par action), ces résultats constituent une simple étape vers une trajectoire de croissance plus ambitieuse", a assuré le directeur général Bernard Charlès.

- appréciation de l'euro -

"Sur la base de nombreuses décisions stratégiques de clients, comme celle que Boeing a prise, nous devrions connaître une accélération de notre développement et démontrer ainsi la qualité de notre positionnement pour apporter de la valeur aux secteurs industriels que nous servons", a-t-il relevé, cité dans un communiqué.

Pour l'heure, Dassault Systèmes a surtout été affecté par la récente appréciation de l'euro, qui fait progresser moins vite ses affaires à taux de change constants et l'a amené à abaisser certaines prévisions pour l'année en cours.

Le bénéfice net de Dassault Systèmes est en hausse de 21,4% au deuxième trimestre, à 123 millions d'euros, tandis que le bénéfice net par action (BNPA) non-IFRS --hors effets des acquisitions et amortissements de technologies, un calcul privilégié par la direction-- a progressé de 9% à 62 centimes.

Le chiffre d'affaires du trimestre a progressé de 7% à 806,4 millions d'euros, et de 6% à taux de change constants.

Le chiffre d'affaires non-IFRS est en hausse de 6% à taux de change constants à 810,6 millions d'euros --avec une progression de 7% pour le logiciel--, un chiffre conforme aux estimations de la direction.

Par zones géographiques, Thibault de Tersant note une "reprise" en Amérique, "une Europe qui continue à bien se tenir", et "une déception en Asie".

La marge opérationnelle non-IFRS du trimestre s'effrite de 0,3 point sur un an, à 30,1%, une baisse expliquée par une augmentation des investissements.

Dassault Systèmes table toujours pour l'ensemble de l'exercice 2017 sur une croissance du chiffre d'affaires non-IFRS de 6% à 7% à taux de change constants, mais a légèrement abaissé son estimation en euros, évoquant une fourchette de 3,240 à 3,265 milliards d'euros (contre 3,290 à 3,315 milliards avancé jusqu'à présent, et 3,056 milliards réalisé en 2016).

Le groupe envisage toujours une marge opérationnelle non-IFRS d'environ 31,5% (contre 31,2% en 2016), mais a adapté son objectif de hausse du BNPA non-IFRS à l'évolution du chiffre d'affaires, tablant désormais sur fourchette de +5 à +7%.

A 12H15, le titre prenait 1,30% à 78,20 euros, dans un marché parisien en progression plus modeste de 0,88%.

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